Que faire de l’index ?

Dans la chasse aux 2 milliards d’euros à laquelle se livre le gouvernement fédéral pour équilibrer son budget 2012 et l’adapter à la croissance zéro voire à la récession, la question du système belge d’indexation des salaires s’invite également à la table.

Elle relève pourtant des négociations paritaires entre syndicats et employeurs, mais comme l’Etat est également employeur et débiteur des allocations sociales, elle intéresse aussi le trésor. La question de la compétitivité des entreprises belges et du pouvoir d’achat des consommateurs se greffe sur la politique socio-économique du pays.

Une étude de l’Institut pour un développement durable vient à cet égard de secouer l’assurance que constituerait l’indexation pour le pouvoir d’achat. Celui-ci a baissé de 3 % en trois ans, surtout pour les bas revenus. En douze ans, le coût de la vie a augmenté de 31 % pour le consommateur moyen, mais de 45 % pour les ménages à petits revenus qui sont locataires. En cause : l’évolution des prix des loyers, de l’alimentation et de l’énergie (chauffage et éclairage). Or ces postes représentent jusqu’à 80 % du budget des ménages à petits revenus.

La modification du système d’indexation pourrait-il devenir un instrument plus performant dans la lutte contre la précarité ? Pas sûr, car dans les propositions en discussion, il n’est guère question d’indexer mieux les petits salaires. Au contraire, évoque un « saut d’index », c’est-à-dire l’abandon d’une adaptation. Tout au plus veut-on, soit priver d’indexation les gros salaires, soit mettre tout le monde à la même enseigne via une indexation forfaitaire plutôt que calculée en pourcentage. Le ministre de Crem (CD&V) plaide pour une indexation du salaire net ( et non plus brut) qui accorderait un petit ballon d’oxygène aux entreprises.

Certains, comme le le think thank Itinera, ressortent l’idée des « chèques » devant permettre aux revenus modestes de s’approvisionner en produits de première nécessité (pain, légumes, fruits) à un coût raisonnable. Avec le risque de « cataloguer » les clients. « Pour un caddie mieux fourni, il s’agirait d’un moindre mal » y tranche-t-on.

Pierre Schöffers

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