© BELGA

Quand la crise de déchets montre à quel point le vernis de la civilisation est fragile

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Pendant plus d’une semaine, un mouvement de grève a paralysé la collecte des déchets à Gand. Au point que Gand s’est transformé en « Naples de la Lys ». Il n’en fallait pas plus pour faire ressortir certains des côtés les plus laids de la race humaine.

Bart Eeckhout, journaliste au quotidien De Morgen, s’est interrogé sur les leçons à tirer de cette semaine de grève. « Que se passe-t-il si on déstabilise le vivre ensemble dans une ville relativement prospère avec un fort esprit communautaire en interrompant la collecte de déchets » se demande-t-il dans une opinion.

En dépit de la réalité de leur position sociale, on remarque tout de suite le rôle indispensable des éboueurs. Cependant ce que le journaliste souligne surtout c’est que cette crise des déchets fait ressortir de façon flagrante la fragilité du vernis de civilisation. Il cite l’exemple de rues transformées en décharges où la situation s’est encore empirée par le déversement clandestin de mobiliers complets. « Au lieu d’enfants sur une île déserte, comme dans le classique ‘Sa Majesté des mouches’ de William Golding, c’étaient les habitants de la ville qui perdaient tout sens des valeurs et laissaient la rue dans un état de saleté innommable ».

Heureusement, et Eeckhout estime que c’est là la véritable leçon à tirer de la crise, l’attitude d’habitants d’autres quartiers fut tout autre. Dans certaines rues, les Gantois ont en effet géré la crise en rentrant leurs poubelles et la vie quotidienne a pu reprendre son cours. Il explique cette différence d’attitude par un fort esprit de communauté, la fierté des habitants et le contrôle social spontané.

« Des violences urbaines à Londres à la crise des déchets à Gand, il n’y a qu’un pas. Là où la communauté est fragile, la crise frappe le plus fort. C’est la théorie du carreau cassé : là où un carreau reste brisé, naît le vandalisme, là où un sac-poubelle reste traîner, il y a vite une montagne de déchets » écrit-il. D’où l’importance pour les villes d’investir dans le rétablissement d’une certaine communauté.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire