Publifin: La Wallonie en marche

Le rapport de la commission Publifin décrit un système assez généralisé d’estompement de la norme dans le chef des dirigeants de Publifin et de ceux qui les ont protégés. Une nouvelle génération wallonne bien formée, communicante, exigeante sur le plan éthique, émerge de cette tornade. De celle qui redonne de l’espoir.

Emmanuel Macron fait souffler un vent de jeunesse, d’obstination et d’éthique sur la France. La Wallonie connaît un phénomène comparable avec les Dimitri Fourny (CDH), Stéphane Hazée (Ecolo), Jean-Luc Crucke (MR) et Patrick Prévot (PS), paisiblement assemblés par une Olga Zirhen impénétrable (PS). Ils ne sont pas seuls. La commission d’enquête Publifin a fait émerger de nouveaux noms, de nouvelles figures, une façon simple et claire – parfois simpliste si l’on considère quelques rares excès de langage- de traduire les interrogations et les indignations d’une large partie de la population à propos de la manière dont un groupe d’affairistes liégeois ont réussi à détourner les nobles buts d’une intercommunale au bénéfice de leurs intérêts privés ou d’une volonté de puissance sans limite. Le scandale Publifin a éclaté le 20 décembre dernier suite à la révélation par Le Vif/L’Express des recherches du lanceur d’alerte Cédric Halin, échevin des Finances à Olne (CDH), sur d’obscurs comités de secteur rémunérant d’aussi obscurs élus locaux à ne (presque) rien faire. Le petit caillou qui a fait trébucher le géant.

Sans l’émotion de tout un peuple, le courage de quelques-uns, la bêtise de certains autres, il n’y aurait pas eu de commission d’enquête parlementaire. Le franc a été long à tomber mais le résultat est là : un rapport intermédiaire dense (46 pages), précis et accablant. Il oblige les partis mais aussi la Justice, l’ONSS ou l’Inspection sociale à se positionner sur des indices d’infraction ou de fraude. Le travail est prémâché. Attention ! Si le rythme et le sujet du rapport intermédiaire peuvent se lire comme une investigation, du genre de celle qui a passionné les foules à travers les retransmissions audiovisuelles des séances publiques de la commission Publifin, il ne cède à aucune facilité de style (Voir le PDF ci-dessous). Autant le dire : c’est ardu. Mais passionnant. Aucun nom n’est cité, mais on devine des profils familiers : Stéphane Moreau, Bénédicte Bayer, Pol Heyse, Gil Simon, André Gilles, Paul Furlan, etc., replacés dans un contexte assez général d’estompement de la norme. La cécité, voulue ou non, du niveau de pouvoir wallon est démontrée. La commission Publifin ne ménage ni l’administration ni les gouvernants wallons. La sévérité pour sauver la démocratie ? Un entourage scientifique animé du même sentiment d’urgence que celui des députés a donné des assises solides à cet exercice hors-norme, réalisé en deux mois.

Fallait-il vraiment que, au début de toute cette affaire, les Liégeois jouent les divas offensées, l’obstruction ou celui qui ne comprend pas ? N’ont-ils encore rien compris, chez Nethys, en lançant des procédures judiciaires contre des parlementaires avec de l’argent public ? Ils ne font que dégrader l’image du groupe qu’ils disent chérir, cette initiative industrielle publique dont se gargarisait encore Jean-Claude Marcourt, ministre wallon de l’Economie (PS), le 1er mai ? Les méthodes qui étaient monnaie courante à l’égard des personnes trop curieuses ou critiques en région liégeoise – mélange douceâtre de séduction et de menace- s’étalent aujourd’hui aux yeux de toute la Belgique francophone et ces méthodes, décidément, elles ne passent plus. Elles ne font que renforcer la détermination de ceux qui sont décidés à aller jusqu’au bout avec, on ose l’espérer, le soutien des états-majors politiques. En particulier celui du MR liégeois, tenté de poursuivre la grande aventure industrielle avec le PS.

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