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Publifin : « Il faut revoir la manière dont les structures paracommunales sont contrôlées »

L’échevin d’Olne, Cédric Halin (cdH), par qui le scandale Publifin a éclaté en décembre dernier, a estimé jeudi soir, devant la commission d’enquête parlementaire du même nom, qu’il fallait revoir la manière dont les structures paracommunales sont contrôlées.

Il lui aura tout de même fallu plus de trois ans pour avoir des réponses substantielles à certaines de ses questions sur le fonctionnement de l’intercommunale et sur l’existence de comités de secteur en son sein, a-t-il raconté aux commissaires.

L’audition de celui qui est également auditeur à la Cour des Comptes a débuté vers 22H45 pour se terminer à 00H30, au bout d’une journée marathon pour la commission d’enquête parlementaire, marquée par la déposition d’André Gilles, le président de Publifin.

Les commissaires encore présents jeudi soir ont, dans leur majorité, salué le travail de fond de M. Halin. Dimitri Fourny (cdH) a ainsi évoqué « un parcours du combattant » entre 2013 et 2016, Patrick Prévot qualifiant l’attitude de l’échevin d’Olne de « très courageuse ». Stéphane Hazée (Ecolo) a, pour sa part, salué une « démarche majeure », « la persévérance malgré les entraves » et le « courage d’aller juqu’au bout face à des personnes puissantes qui se croient intouchables ».

Cédric Halin a souligné qu’il n’était pas le seul mandataire local souhaitant contrôler le fonctionnement de structures telles que Publifin. Mais pour ce faire, il faut des compétences très techniques. « Un contrôle effectif par des membres des conseils communaux n’est pas possible car cela prend beaucoup de temps. Et en comprendre les tenants et aboutissants est très compliqué », a-t-il relevé.

L’auditeur à la Cour des Comptes plaide dès lors pour un contrôle externe. Selon lui, « il faut des gens outillés pour mettre le pied dans les intercommunales ». Pour le reste, M. Halin a exposé aux commissaires que, d’après ses recherches, le tout premier comité de secteur au sein de l’intercommunale date de 2006 et qu’un second a vu le jour en 2010. Il a répété qu’il avait prévenu l’assemblée générale de Publifin dès juin 2016 d’un problème au niveau de la présence de mandataires aux réunions de ces organes consultatifs. « A ses yeux, « tous ceux qui y étaient présents sont donc censés être au courant » de ce qu’il a déclaré.

Il affirme n’avoir subi aucune pression privée depuis que le scandale a éclaté. Il constate en revanche qu’avant même que sa découverte sur les comités de secteur ne soit révélée publiquement, « il y avait dans le chef des mandataires une vraie crainte » de parler. Plusieurs d’entre eux l’ont cependant félicité oralement pour son travail après ses révélations.

Interrogé par Jean-Luc Crucke (MR) sur l’identité, selon lui, du véritable patron de Nethys/Publifin, l’échevin d’Olne a pointé M. Moreau sans le nommer. « Si on constate la manière dont le groupe (Publifin) s’est développé, la date à partir de laquelle cela s’est passé coïncide avec l’arrivée d’une personne. Mais j’ai la faiblesse de croire qu’une personne ne peut pas décider seule. »

« Les comités de secteur sont-ils le prix du silence? », lui a encore demandé le libéral wallon. « Je n’irais pas jusque là », a répondu M. Halin. « Le problème est plus profond et je ne sais pas s’il aurait été très différent sans ces comités », a-t-il conclu, mettant fin à la journée d’auditions.

Les travaux de la commission reprendront vendredi matin à 10H00 avec l’audition de Stéphane Moreau, le CEO de Nethys.

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