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Procès Storme: plaidoiries de la défense aujourd’hui, et verdict mardi

Le procès de Léopold Storme entre dans sa phase terminale, ce lundi, avec les plaidoiries de la défense, qui comptent demander l’acquittement pur et simple de leur client. Mardi, le verdict tombera et l’on saura si Léopold Storme est considéré coupable ou innocent.

Au procès de Léopold Storme devant la Cour d’assises de Bruxelles, la journée de lundi sera consacrée aux plaidoiries de la défense. Les avocats Mes Pierre Huet et Jean-Philippe Mayence devraient plaider l’acquittement de leur client, qui nie avoir tué ses parents et sa soeur le 16 juin 2007. Un médecin contre-expert mandaté par la défense considère que rien ne permet d’affirmer que l’accusé souffre d’une psychopathologie aiguë.

L’avocat général Bernard Dauchot, qui avait initialement rédigé un réquisitoire d’internement, n’a finalement pas requis vendredi l’enfermement psychiatrique de l’accusé mais une déclaration de culpabilité, considérant que Léopold Storme avait agi de sang froid et préparé ses crimes.

Le dossier compte de nombreux éléments à charge, comme le relevé près ou sur les corps de victimes de traces ADN et des semelles des baskets de l’accusé, dont il s’était débarrassé juste après les faits ou encore les contradictions et mensonges de Léopold Storme, qui avait cherché notamment à dissimuler sa présence à Bruxelles le jour du triple meurtre.

Pour la juge d’instruction Berta Bernardo-Mendez et l’avocat général, la montre du père, visiblement arrachée lors des faits et sur laquelle une goutte de sang de l’accusé a été trouvée, tendrait à prouver la culpabilité de l’accusé. Le sang de ce dernier n’aurait pu couler après les faits, la montre se trouvant sous une latte d’une palette en bois.

Il subsiste toutefois des zones d’ombres, comme la présence de traces ADN de deux profils inconnus (X et Y) sur deux palettes en bois et un mur. Les traces de l’ADN ‘X’ sur les palettes seraient toutefois plus anciennes, selon un expert en ADN.

Le mobile reste inconnu. Les témoins de moralité ont dépeint la famille Storme comme unie et souligné les liens forts voire fusionnels entre l’accusé et sa soeur. Un psychiatre a émis l’hypothèse d’une consommation par l’accusé juste avant les faits de Salvia, un puissant hallucinogène aux effets quasi instantanés. La défense a annoncé qu’elle ne plaidera pas en ce sens. Elle avait toutefois réclamé à la présidente de la Cour une analyse complémentaire, qui s’est avérée négative, pour vérifier si l’accusé n’avait pu consommer une autre drogue, la mescaline, ce que ce dernier niait.

Un autre devoir complémentaire réclamé par la défense a établi que l’Institut National de Criminalistique et de Criminologie (INCC) avait attribué erronément un échantillon de sang à l’accusé, qui contenait l’ADN d’une femme. L’analyse de cet échantillon avait révélé une alcoolémie supérieure à 2 grammes par litre alors que l’accusé a toujours nié avoir bu de l’alcool le jour ou le lendemain des faits.

L’enquête était dès le départ biaisée selon les avocats de la défense. Un collège de psychiatres reprochait à Léopold Storme sa « certitude inébranlable », » totalement résistante à l’épreuve des faits », soit son taux d’alcool dans le sang, « caractéristique d’une attitude délirante ». Pour la défense, cette erreur tend à prouver que l’accusé, qui a livré diverses versions des faits, peut être sincère et permet d’expliquer son comportement paranoïaque envers les autorités judiciaires et les experts psychiatres.

Interrogés par les avocats de l’accusé, tous les experts-psychiatres ont reconnu par ailleurs qu’une victime assistant au meurtre de sa
famille pouvait subir un traumatisme entraînant des trous de mémoire et une dissociation de la conscience. Le collège de psychiatres mandatés par la juge d’instruction recommande toutefois l’internement de l’accusé en raison de son état « psychotique » qui constitue un danger social particulier.

LeVif.be, avec Belga

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