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Procès Jratlou : Wasir dit tout et son contraire

Au cinquième jour du procès de Mohamed Jratlou, 71 ans, accusé du meurtre de son fils Younes, la cour d’assises du Hainaut a visionné les vidéos filmées des auditions de Wasir, le frère aîné de la victime, âgé de 8 ans au moment des faits. Younes, 4 ans avait disparu la nuit du 25 au 26 octobre 2009. Son corps avait été retrouvé dans les eaux de la Lys à Comines deux semaines plus tard.

Après avoir demandé à Wasir de se présenter, l’enquêtrice, formée en psychologie enfantine, échange quelques banalités avec lui. Sans donner de détails, le garçon embraye rapidement et spontanément sur la dispute qui a éclaté entre ses parents le soir des faits et répète à plusieurs reprises que son frère est parti à la recherche de leur mère dès qu’elle est sortie.

Hormis cet élément factuel, il n’apporte aucune précision complémentaire et s’égare dans des explications confuses et parfois même incohérentes. Il parle notamment d’un voleur qui aurait offert des bonbons, avant de préciser à la requête de l’inspectrice, que c’est à la télévision qu’il a entendu cette version.

Son discours semble pollué par de nombreux éléments extérieurs et la policière en charge de l’interrogatoire incite régulièrement l’enfant à se recentrer sur l’essentiel, à savoir, le laps de temps écoulé entre l’altercation de ses parents et l’instant où Mohamed Jratlou signale la disparition de Younes au commissariat.

Me Karim Itani, qui représente les intérêts de Wasir, souligne que l’interrogatoire, qui se fait le lendemain de la disparition de Younes, alors que l’enfant exprime clairement des signes de fatigue.

Dans une seconde audition, en novembre 2010, Wasir présente une autre version des faits. Il dit tout et son contraire. Selon lui, son père serait parti à la recherche de sa mère les laissant seuls lui et Younes. Sous l’insistance de Wasir, Younes et lui seraient allés dormir au salon ‘parce qu’il y avait école le lendemain’. A son réveil, Younes n’était plus là. « Mon père, il n’a pas fait gaffe, il a laissé la porte ouverte et mon frère est sorti », affirme l’enfant. « J’ai l’impression que tu sais ce qui s’est passé mais que tu ne veux pas le dire », confie l’inspecteur. « Non, moi je n’ai rien vu », répond vivement l’enfant. A aucun moment Wasir ne montre d’émotion. Pas de tristesse ou d’inquiétude, ni dans sa voix ni dans son attitude.

Le Vif.be, avec Belga

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