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Procès De Gelder : « au travail, c’était un garçon très tranquille »

Le Vif

Kim De Gelder n’était pas très bavard sur son lieu de travail et travaillait très lentement, mais personne ne l’aurait cru capable de commettre les faits qui lui sont aujourd’hui reprochés, est-il ressorti des témoignages de ses anciens collègues, ce jeudi après-midi devant la cour d’assises de Flandre orientale. Un psychiatre a également assuré que l’internement de De Gelder n’était pas nécessaire.

« Le patron l’a un jour placé à côté de moi en disant qu’il serait bien à cette place-là. Comme il ne parlait pas, j’ai commencé à raconter ma vie, mes voyages, mon mari Johnny », a raconté une collègue qui a travaillé pendant plusieurs mois à la même table que Kim De Gelder. « Voyant que je parlais, il s’est à son tour confié. » Kim De Gelder a cependant inventé la plupart des anecdotes.

D’autres collègues féminines ont également souligné le côté taiseux de l’accusé. « Je suis un jour restée au café pendant une demi-heure avec lui et il n’a quasiment pas parlé », a témoigné l’une d’elles. Cette attitude a totalement changé à l’arrivée début décembre 2008 d’un autre intérimaire. « Je l’ai vraiment vu s’ouvrir, il n’arrêtait plus de parler, je lui ai même dit ‘eh bien! Kim, je ne te connaissais pas comme ça! ‘. »

L’une des collègues a toutefois concédé devant la cour avoir pensé que Kim De Gelder était malade, « vu ses comportements bizarres ».

Tous les collègues ont été « terriblement choqués » d’apprendre ce que Kim De Gelder avait fait. L’une des collègues a fondu en larmes en disant son « incrédulité ». « Je n’arrivais plus à dormir. Je sentais le chagrin des victimes et je me mettais à la place des parents de Kim. »

« J’ai été terriblement choqué, parce que pendant le travail, c’était un garçon très tranquille », a ajouté un collègue avec lequel l’accusé s’entendait particulièrement bien.

« Pas nécessaire que De Gelder soit pris en charge, au contraire! »

Le psychiatre consulté par Kim De Gelder et ses parents qui voulaient le faire interner a maintenu jeudi sa position de 2007: « Il n’était pas nécessaire que ce jeune homme soit pris en charge, au contraire! J’ai dit qu’il fallait qu’il suive un traitement ambulatoire, et les parents ont immédiatement été d’accord. » Selon lui, la famille faisait surtout face à un problème de communication. » Le jeune homme voulait prendre son indépendance, mais ça ne se faisait pas sans mal », a-t-il souligné.

La psychologue chez qui Kim De Gelder a ensuite été envoyé n’a détecté ni dépression ni psychose, mais elle n’a pas non plus été informée de la tentative de suicide que l’accusé a faite en novembre 2006. Elle a reconnu que « c’était très difficile d’avoir une discussion avec lui ». et qu’elle en savait assez peu sur sa personnalité.

Vendredi, la cour entendra les psychiatres qui ont examiné Kim De Gelder après les faits. Les plaidoiries commenceront dès lundi.

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