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Présidentielle en RDC: La Belgique dément l’envoi de troupes à Brazzaville annoncé dans une vidéo de 1997

L’ambassade de Belgique en République démocratique du Congo (RDC) a démenti l’existence de préparatifs pour l’envoi imminent de troupes belges à Brazzaville, face à Kinshasa, à trois semaines d’élections générales qui doivent conduire au départ du pouvoir du président Joseph Kabila.

« Depuis le 28 novembre 2018 circule une vidéo qui montre des para-commandos belges qui se préparent à embarquer dans des avions de type C-130. Les images sont accompagnées d’une interview dans laquelle est raconté que 500 para-commandos se préparent pour partir pour Brazzaville. Je tiens à vous informer que ces images datent de 1997 et ne sont donc pas du tout d’actualité », a indiqué l’attaché de Défense auprès de l’ambassade de Belgique à Kinshasa, le lieutenant-colonel Bart De Cuyper, dans un message « à diffusion restreinte », dont l’agence Belga a obtenu une copie.

Ce message, daté du 28 novembre, est principalement adressé au chef-d’étar major des Forces armées de la RDC (FARDC), le lieutenant-général Célestin Mbala Munsense. Le lieutenant-colonel De Cuyper ajoute que la Belgique a entrepris les démarches pour ouvrir une ambassade en République du Congo (Brazzaville). « Ceci pourrait se concrétiser au début du mois de décembre. La mise en place du matériel afférant et les procédures, est, comme il est d’usage, confiée à des militaires », poursuit l’attaché de Défense.

« Lors des premières semaines qui suivent cette ouverture, il y aura donc une délégation militaire qui visitera ce poste (diplomatique) », indique encore l’officier, dans ce message également adressé au ministère congolais de la Défense, au chef des renseignements militaires et l’agence nationale (civile) du Renseignement (ANC).

Des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales sont prévues le 23 décembre en RDC. La présidentielle est censée élire le successeur du président Kabila, dont le second mandat constitutionnel a expiré le 19 décembre 2016. Les relations entre Bruxelles et Kinshasa traversent une profonde crise depuis la suspension, le 14 avril 2017, la coopération militaire belgo-congolaise mise sur pied en 2003 à la suite de critiques du ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, sur le choix du nouveau Premier ministre congolais, Bruno Tshibala, un ancien opposant.

La RDC a ensuite pris en janvier dernier une série de mesures à l’encontre de la Belgique – la fermeture du bureau de coopération installé au sein de l’ambassade à Kinshasa, celle du consulat général de Lubumbashi (sud-est), le seul poste diplomatique belge à l’est du pays, et celle de la Maison Schengen à Kinshasa, une sorte du bureau consulaire belge chargé de traiter les dossiers des demandeurs de visa pour plusieurs pays européens. Kinshasa ripostait à la décision prise par M. Reynders et son collègue de la Coopération au développement, Alexander De Croo, de réviser la coopération bilatérale, notamment son aide financière au gouvernement congolais en réorientant 25 millions d’euros « au profit de l’aide humanitaire et d’autres initiatives répondant aux besoins les plus pressants de la population ».

Au printemps 1997, lors de l’avancée des rebelles qui ont fini par faire tomber le régime du maréchal zaïrois Mobutu Sese Seko, les Etats-Unis, la France et la Belgique avaient déployé des troupes au Congo-Brazzavile en guise de mesure de précautions – qui s’étaient avérées inutiles. .

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