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Pourquoi tous les balayeurs à Bruxelles ne sont pas logés à la même enseigne

Laurence Van Ruymbeke
Laurence Van Ruymbeke Journaliste au Vif

Les kilomètres de voirie qu’ils ont chacun en charge varient de 1 à 10.

C’est un tableau étonnant : selon la commune bruxelloise dans laquelle ils travaillent, les balayeurs ont statistiquement chacun en charge le nettoiement de voiries dont la longueur est comprise entre 0,42 et 5,04 kilomètres. Sur papier, c’est à Saint Josse-ten-Noode que les 49 balayeurs communaux ont le plus petit tronçon à nettoyer ; et c’est à Watermael-Boitsfort qu’ils parcourent le plus de kilomètres, balai à la main. Soit un rapport de 1 à 10.

Ce tableau ( ci-contre), élaboré sur la base des données récoltées par Le Vif/L’Express auprès des 19 administrations communales, ne permet de tirer aucune conclusion. Il dresse un constat, tout au plus, qui soulève des questions et confirme l’extrême diversité géographique et sociologique des 19 communes de la capitale.

Car la question du nettoiement exige d’être abordée avec énormément de nuances. La commune est-elle très peuplée ? Abrite-t-elle de nombreuses zones commerciales ? Des écoles ? Des entreprises de services ? Est-elle située à la lisière de Bruxelles, donc porte d’entrée dans la capitale pour des milliers de navetteurs ? Combien y a-t-il de poubelles publiques dans l’espace communal ? Avec quelle régularité celles-ci sont-elles vidées ? Les rues sont-elles bordées d’arbres ? Y a-t-il des marchés organisés chaque semaine dans la commune ? Celle-ci est-elle souvent traversée par des manifestations ? Autant de paramètres qui influent sur la propreté qui règne dans la rue, donc sur l’importance du travail qu’assurent les balayeurs.

Pourquoi tous les balayeurs à Bruxelles ne sont pas logés à la même enseigne

On ne peut déduire, lorsqu’un pouvoir local emploie un grand nombre de balayeurs sur un espace réduit, qu’il utilise son service propreté publique comme un levier facile de création d’emplois pour ses citoyens les moins favorisés. Peut-être ceux-ci ont-ils affaire à des rues particulièrement sales, dont le balayage prend un temps considérable. A contrario, rien n’atteste non plus que les balayeurs chargés, chacun, du nettoiement de quatre kilomètres de voirie communale sont soumis à une trop lourde charge de travail. Mais peut-être sont-ils effectivement en sous-effectif… Seule certitude, à la lecture de ce tableau : Berchem-Sainte-Agathe mise à part, les communes dans lesquelles les balayeurs ont en charge le plus grand nombre de kilomètres de voirie sont celles dont les habitants affichent les revenus les plus élevés : Auderghem, Woluwe-Saint-Pierre, Uccle et Watermael-Boitsfort.

 » Notre réalité opérationnelle se caractérise par une grande diversité de configurations, souligne Etienne Cornesse, porte-parole de l’Agence régionale de propreté : situation, type et fréquentation de la voirie, largeur des trottoirs, présence de pistes cyclables, artères arborées, emplacements de parking, présence de berne centrale, saison, etc. Tous ces éléments influencent le temps, la fréquence et la nature de nos interventions.  » Bruxelles-Propreté assure en effet le nettoiement d’une petite partie des voiries communales, en plus de celui des voiries régionales. Au vu de ces arguments, sans doute serait-il intéressant de mesurer les prestations de tous les balayeurs bruxellois en termes de temps consacré à la tâche et non de kilomètres nettoyés. Introuvables données…

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