Charles Michel © BELGA

Pourquoi Michel laisse le gouvernement décider du sort des parents de Mawda

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Les parents de la petite Mawda, tuée dans la nuit du 16 au 17 mai derniers par une balle de la police lors d’une course-poursuite sur l’autoroute E42, ont introduit une demande de régularisation en Belgique afin de pouvoir y résider de manière permanente pour motif humanitaire.

C’est ce qu’a indiqué le Secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Theo Francken (N-VA) dimanche. Pourtant, c’est le gouvernement Michel et non le Secrétaire d’État qui prendra la décision. Le journal De Standaard explique pourquoi.

Pour le quotidien, le Premier ministre Charles Michel (MR) aurait parfaitement pu laisser le dossier aux mains de Francken. Ce dernier possède en effet la compétence discrétionnaire de décider de la demande de régularisation réalisée par la famille. Celle-ci est généralement accordée aux gens qui résident depuis très longtemps en Belgique sans qu’on ait décidé de leur procédure d’asile, même si l’état décide de chaque cas individuellement.

Feu contrôlé

Cependant, si Francken avait pris une décision seul, il aurait déclenché une polémique. Pour éviter que le dossier parte dans tous les sens, le Kern a décidé d’en faire une affaire d’État. Il est déjà clair que les partis de la majorité ne sont pas d’accord sur le sort réservé à la famille kurde, mais comme l’écrit De Standaard, il est plus facile de maîtriser un feu contrôlé qu’un incendie violent.

Si le CD&V approuve la demande de régularisation pour motif humanitaire, l’Open VLD et surtout la N-VA auraient préféré que les parents demandent le statut de victime de traite des êtres humains et il y aurait eu peu de discussion. La décision risque de se faire attendre, mais le gouvernement a décidé de ne pas expulser les parents tant que l’enquête sur le décès de la fillette est en cours.

Même si le président de la N-VA Bart De Wever a indiqué qu’il fallait aussi « prendre en compte la responsabilité des parents », le parti se rend compte qu’il sera très délicat de renvoyer les parents. Une régularisation passera mieux si la décision émane du gouvernement au complet. Interrogé par la VRT, Theo Francken a admis que la décision serait « très difficile ».

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