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Pourquoi les produits de contrefaçon sont-ils si nuisibles?

Niels Verdonck
Niels Verdonck Collaborateur Knack.be

En 2017, l’Inspection économique du SPF Économie a saisi 432 531 produits de contrefaçon. Mais qu’est-ce qu’il y a de si nuisible aux produits de contrefaçon et qu’est-ce qui fait qu’un produit soit intéressant à contrefaire ? Notre confrère de Knack a posé la question à Bruno Merlevede, professeur d’économie à l’Université de Gand.

Qu’est-ce que la contrefaçon a de si nuisible?

Souvent, ces faux produits sont de mauvaise qualité, vendus au même prix. La différence avec les véritables produits est souvent petite parce qu’ils sont bien contrefaits. Mais comme les coûts de production sont moins élevés, les marges bénéficiaires sont beaucoup plus importantes. Quand ce produit ne satisfait pas les attentes, il porte atteinte au nom de marque de l’article original.

Existe-t-il différents types de contrefaçons?

Il est caractéristique pour les produits de contrefaçon que les produits originaux soient assez chers, les sacs à main par exemple. Il y a deux types de contrefaçon. Premièrement, les fabricants peuvent essayer d’imiter un produit de manière aussi parfaite que possible et puis le vendre au prix régulier dans les commerces. Deuxièmement, il y a aussi toute une industrie qui imite les marches chères en apportant une petite variante. Un T-shirt « Hugo Bass » par exemple. C’est un produit de mauvaise qualité, mais qui est proche du produit original, et donc les producteurs peuvent compter sur une marge bénéficiaire plus élevée. C’est essentiel pour l’industrie de la contrefaçon : se greffer sur des marges plus chères au coût de production plus bas.

Quelles sont les caractéristiques d’un produit de contrefaçon lucratif ?

Contrefaire un article simple à grande échelle peut rapporter de gros bénéfices. Plus la marge bénéficiaire par produit est élevée, mieux ça vaut. Les cigarettes par exemple, si elles sont vendues en très grand nombre et que le coût de production peut être maintenu bas. Ce qui est important aussi – si le produit est produit à l’étranger – c’est le volume et le poids d’un produit. Sinon, les coûts de transport deviennent trop élevés.

Qui est responsable de ces contrefaçons?

Des groupes de criminels organisés. Si on peut produire un article comme un produit blanc, mais le vendre comme du bio certifié, on obtient d’énormes bénéfices. C’est pour eux une source importante de revenus et ils peuvent passer par les mailles du filet parce que la réglementation autour des labels bio n’est pas étanche.

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