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Pourquoi les policiers belges s’entraineront désormais avec des armes factices

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Suite à un incident survenu cette année lors d’un exercice, la police belge devra désormais s’entrainer avec des armes factices. Quels sont les exercices concernés et quels types d’armes vont être utilisés ? On fait le point.

Les différentes unités de la police vont désormais devoir s’entrainer avec des armes factices. Suite à un incident survenu cette année lors d’un exercice à Tirlemont, le secteur a décidé de limiter les risques pour le personnel. « Plusieurs agents ont participé à un jeu de rôle où une voiture suspecte devait être arrêtée. Les agents qui ont participé à l’exercice de simulation ont utilisé leurs véritables armes, amunitionnées. Mais une vraie balle a été malheureusement laissée dans le chargeur d’une des armes. Avec des conséquences dramatiques : un jeune agent qui effectuait un stage dans les Unités Spéciales de la police a été touché au ventre et restera handicapé à vie », relate le quotidien De Standaard.

Exercices d’intervention

Si le ministre de l’Intérieur Jan Jambon a annoncé avoir exigé dans une circulaire ministérielle que toutes les forces de police organisent de tels exercices tactiques de manière plus sûre, cette mesure de prévention émane du Comité supérieur de concertation, dont font partie les syndicats policiers. « Ce n’était pas une suggestion, mais un ordre », confirme Vincent Gilles du SLFP Police, interrogé par nos soins. « C’est un accident de travail grave, qui a mené le Comité à avoir un débat sur les conditions d’exercices dans le cadre du bien-être et de la sécurité au travail des policiers ».

Cette mesure concerne notamment les exercices tactiques et techniques d’intervention, comme les fouilles de bâtiments, les perquisitions… « Pour ce type d’exercice, la taille et le poids de l’arme sont importants, mais il n’est pas nécessaire de s’exercer avec des balles réelles », insiste Vincent Gilles. « Dans de tels exercices, l’accent est mis sur la tactique, alors nous ne voulons pas mettre en danger des vies en utilisant de vraies armes », confirme Jan Jambon, cité par De Standaard. Les exercices dans les stands de tir, qui se produisent dans des conditions différentes, ne sont pas concernés.

Copies en plastique

Selon le quotidien flamand, les armes d’exercice pourraient prendre la forme de pistolets de paintball professionnels, d’armes d’airsoft ou de vraies armes rendues complètement inopérantes, mais également des copies en plastique. La police va donc devoir acquérir des armes factices professionnelles, bien que certaines unités en soient déjà équipées. « Il va falloir procéder à des achats, mais ce n’est pas incommensurable », juge Vincent Gilles. Parmi les armes factices dont peuvent disposer les unités de police, on retrouve notamment les « Blue Gun » et les « Red Gun ». « Les Blue Gun sont identiques en tout point mais ils ne peuvent pas comporter de munitions. Cela permet notamment de s’habituer au poids d’une arme réelle. Les Red Gun ressemblent à une arme réelle à l’extérieur mais n’ont pas de pièces mobiles. Elles ont surtout une utilité pédagogique », nous explique-t-il.

Selon les syndicats et le ministre de l’Intérieur, l’utilisation de ces armes factices n’altérera pas la qualité de l’entrainement des agents. « Les principaux fabricants d’armes ont une variante d’exercice de chaque arme, qui correspond parfaitement aux véritables armes en termes de poids et de dimensions », précise encore Joery Dehaes de l’ACV Politie, pendant flamand de la CSC Services Publics-Police. Le port de gilet pare-balles reste quant à lui obligatoire durant ces exercices.

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