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Pourquoi les FDF ont choisi de quitter le MR

Dimanche soir, en Conseil général les Fédéralistes Démocrates Francophones ont entériné à l’unanimité, moins trois abstentions, leur départ du Mouvement Réformateur.

Accepter la scission de BHV sans l’élargissement de Bruxelles et l’application de la convention cadre sur la protection des minorités, ce fût trop en demander aux FDF qui ont préféré quitter une alliance dont les composantes ont, selon eux, « renié leurs engagements ».

Voici les raisons pour lesquelles il était impossible pour le FDF d’accepter cet accord dont les conséquences « seront graves pour l’avenir de l’Etat belge, de Bruxelles et de la Wallonie, des droits des francophones ».

Selon eux, la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde est « une avancée vers le confédéralisme », parce que l’on vient de scinder la seule circonscription fédérale électorale existante (à cheval sur la frontière linguistique) et qu’elle annonce d’autres scissions, donc celle de l’Etat belge.

Autre aberrance pour le parti, la Région bruxelloise n’est toujours pas une région à part entière et « le carcan qui l’enferme en Flandre est renforcé ». « Pour preuve, sur son site internet, le CD&V se réjouit de ce que Bruxelles n’est pas une région à part entière », affirme le FDF sur son propre site internet.

Le parti n’est pas plus enchanté par la réforme du Sénat. « La Région bruxelloise ne sera pas représentée en tant que telle dans le futur Sénat. Elle est ignorée comme entité fédérée », explique-t-il.

Ensuite, la démocratie n’est toujours pas respectée en périphérie bruxelloise et les bourgmestres non-nommés auront peu de chance de l’être avec cet accord, selon le parti d’Olivier Maingain.
Les 150.000 Francophones de la périphérie bruxelloise auraient été abandonnés à leur sort car les 80 000 électeurs francophones des 29 communes sans facilités de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde ne pourront plus voter avec les électeurs de la Région bruxelloise et des 6 communes à facilités.

Autre point noir pour le FDF : la Convention-cadre sur la protection des minorités nationales a été « totalement oubliée ». « Quand un Etat signe une Convention internationale, il a une obligation de bonne fin, c’est-à-dire de la ratifier et de l’appliquer sans réserve. La Flandre refuse dans l’Etat belge, ce qu’elle devrait admettre si elle était indépendante car l’Union européenne impose à tout nouvel Etat adhérent cette exigence démocratique », affirme le parti.

Le mariage de raison qui unissait les différentes composantes du Mouvement Réformateur n’aura pas survécu à l’accord historique sur BHV, ce symbole du conflit communautaire qui pourrissait la politique belge depuis des décennies. Les partis flamands se contenteront-ils de cette sixième réforme de l’Etat ou, comme le prédit le FDF, il ne s’agit que d’un pas de plus vers l’indépendance de la Flandre ? Bien malin qui peut prédire l’avenir d’un pays qui a pulvérisé tous les records de crise politique et institutionnelle.

Le Vif.be

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