Pour de nombreux parents, la rentrée est une délivrance

Occuper les neuf longues semaines de vacances est pour beaucoup de famille un vrai casse-tête. Ce qui peut faire apparaître la rentrée comme une vraie délivrance. « Raccourcir les vacances ne serait donc pas une mauvaise idée » trouve Ann Peuteman. Cela permettrait aux parents d’enfin trouver un peu de paix.

La semaine dernière, dans les rayons du supermarché. Cela grouillait de mères affairées qui tentaient vaille que vaille de vanter les charmes de la rentrée scolaire. Durant tout l’été, ces mères se sont pliées en quatre pour les amuser, les faire garder ou encore les amener à leurs camps. Trop, c’est trop. Sauf qu’il est encore très mal vu d’avouer ouvertement qu’on ne souhaite qu’une seule chose: la fin des vacances pour qu’enfin nos petits chéris puissent passer 7 heures par jour en classe.

Si c’est encore un tabou social, pour beaucoup de parents, la rentrée c’est aussi l’occasion de respirer.

Si c’est un tabou social, cela n’empêche pas que, pour beaucoup de parents, la rentrée c’est aussi l’occasion de respirer. C’est encore plus vrai pour les parents divorcés qui ne voient parfois pas leurs enfants plusieurs semaines d’affilée et qui aspirent à retrouver leur rythme habituel. Parce que la garde partagée, quelle que soit sa forme, se transforme avec le temps en habitude. Mais cette séparation estivale reste pour beaucoup très difficile. « Chaque année j’appréhende énormément les mois d’été » me raconte un père divorcé. Bien sûr j’apprécie énormément les deux fois deux semaines que ma fille passe avec moi, mais ça ne rattrape pas les longues périodes sans la voir. »

Si la situation est triste, les parents divorcés ont pourtant le gros avantage qu’ils ne doivent trouver une solution d’accueil que pour quatre ou cinq semaines au lieu de toute la période de vacances. Ce qui est le lot des familles qui sont encore « intactes » et qui peut occasionner de gros problèmes. Remplir neuf semaines n’est en effet pas une sinécure. Surtout si l’on veut que son enfant les occupe de façon intelligente. Toutes les communes ne proposent pas des stages ou des garderies de qualité. Sans parler du fait que beaucoup d’enfants n’apprécient guère d’y aller. La plupart des grands-parents ont désormais leurs propres activités et n’ont pas forcément envie de se coltiner leurs petits-enfants tout l’été. Heureusement, il reste les camps avec, pour certains, la nuitée comprise. Mais ils ont tous en commun de pratiquer des prix exorbitants. C’est souvent impayable, surtout si l’on a deux ou trois enfants. Une semaine ou deux peuvent être comblée par ce genre de stage, mais pas plus. C’est pour cela que de plus en plus de parents choisissent de prendre séparément leurs congés, en ne prenant qu’une semaine en commun.

« Encore trois ans » me dit une mère. « Alors les enfants seront suffisamment grands pour rester seul à la maison afin que mon mari et moi puissions enfin prendre nos vacances au même moment. »

Et les enfants ? Eux ils commencent à s’ennuyer vers la mi-août. Surtout s’il fait moche. Ils ont lu tous leurs livres, pulvérisé tous les scores sur la PlayStation et les petits voisins commencent à leur courir sur le haricot. Leurs copains de classe leur manquent tout comme, sans qu’ils en en soient eux même conscients, le rythme bien réglé d’une journée d’école. Enfin tout le savoir accumulé lors de l’année scolaire s’est gentiment dilué dans leur cerveau et la maitresse va devoir mettre les bouchées doubles pour ramener à la surface tout ce qu’ils ont appris. Un constat qui vaut doublement pour les enfants des milieux défavorisés.

Tout cela me fait dire que ceux qui militent pour réduire les vacances à six semaines n’ont pas tout à fait tort. Avoir trois semaines de moins à combler résoudrait déjà beaucoup de problèmes. Beaucoup de parents pourraient alors se reposer un peu et considérer le 1er septembre comme une nouvelle étape plutôt que comme un soulagement.

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