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Police: les femmes en uniforme ont du mal à atteindre les grades les plus élevés

Stavros Kelepouris
Stavros Kelepouris Journaliste pour Knack.be

Alors qu’elles sont très représentées dans les fonctions administratives, les femmes n’occupent que 10% des postes élevés parmi la police en uniforme.

Les hommes représentent toujours la très grande majorité du corps de police. Au sein de la police fédérale, fin 2016, à peine un quart des membres du personnel était féminin, alors qu’à la police locale, ce nombre s’élevait à un tiers des effectifs. C’est ce que révèlent les chiffres du ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA).

Les chiffres montrent une différence remarquable entre la police opérationnelle – agents, inspecteurs, inspecteurs principaux et officiers – et les fonctions administratives logistiques. Cette catégorie de personnel civil ou cadre logistique (CALog) comprend notamment les laborantins et les collaborateurs techniques. Aux services fédéraux, 74% des CALogs sont féminins. Au niveau supérieur, pour lesquels il faut un diplôme universitaire, ce sont les femmes qui règnent.

Au niveau de la police opérationnelle, la police en uniforme, cette logique est inversée. « Il y a certainement une hausse du nombre de femmes, y compris parmi les opérationnels. Mais là-bas, on constate que plus la fonction est élevée, moins les femmes montent en grade », déclare le député Koenraad Degroote (N-VA). Fin 2016, au niveau fédéral seuls 9% de femmes détenaient le grade plus élevé, celui d’officier, détenu par 91% d’hommes. Au niveau local, ce chiffre atteint les 12%. Le grade d’inspecteur principal est également majoritairement masculin, avec 87% au niveau fédéral et 85% au niveau local.

Selon Degroote, il est difficile de pointer les causes, même s’il indique un retard historique qu’il faut rattraper. « Peut-être qu’il y a simplement moins de femmes qui se présentent pour ces postes. À la base, on a, il est vrai, une suprématie initiale masculine. S’il y a moins de femmes au départ, il y en a moins qui montent. C’est regrettable et injustifié. »

« Pas de quotas »

Pour le député, il est hors de question d’instaurer des quotas. « C’est quelque chose qui se régule soi-même. Dans les catégories occupées par une majorité de femmes, les quotas ne seraient pas bons pour elles. Donc on ne va pas faire ça. »

« Je pense que c’est la conséquence de situations existantes qui ne s’inversent pas en quelques années. Il faudra que la situation suive son cours, mais les femmes progressent déjà à la police », ajoute Degroote.

Pourtant, les chiffres de ces dernières années montrent peu de mouvement. Tant au niveau local que fédéral, la part d’hommes et de femmes entre 2014 et 2016 est restée pratiquement égale. Il n’y a qu’une évolution qui frappe : entre 2015 et 2016, la part d’agents féminins à la police locale est retombée de 50 à 24%.

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