Didier Gosuin, ministre bruxellois de l'Emploi et de l'Economie © BELGA

Plan de restructuration de Carrefour: Didier Gosuin propose une réunion de crise à ses collègues régionaux

« Je proposerai prochainement une réunion de crise à mes collègues régionaux », indique jeudi Didier Gosuin, ministre bruxellois de l’Emploi et de l’Economie, après l’annonce d’une importante restructuration par la direction de Carrefour Belgium.

« En octobre 2016 et dans le cadre des dossiers AXA et ING, Didier Gosuin avait eu l’occasion de réunir une cellule de crise avec ses homologues wallons, flamands et germanophones », explique le ministre dans un communiqué. « Pour le dossier Carrefour, les autres ministres de l’Emploi seront impliqués dans la gestion de tout le processus en tenant compte des impacts dans leurs régions respectives. » Didier Gosuin proposera donc une réunion de crise à ses homologues des autres Régions.

Réunion jeudi prochain de la commission Economie-Emploi du parlement wallon

Les chefs de groupe MR et cdH au parlement wallon, Jean-Paul Wahl et Dimitri Fourny, ont demandé une réunion en urgence, jeudi prochain, de la commission de l’Economie et de l’Emploi du parlement wallon concernant le plan de restructuration de Carrefour Belgique a-t-on appris jeudi au parlement wallon.

Le groupe PS avait lui aussi réclamé la réunion d’urgence de cette commission dans laquelle répond aux députés le ministre de l’Economie et de l’Emploi Pierre-Yves Jeholet. D’ici jeudi, le ministre devrait avoir rencontré les représentants des travailleurs, la direction belge du groupe et pris contact avec le Forem et son homologue bruxellois.

Rien n’a été fait depuis Caterpillar, dénonce l’opposition

Rien n’a été fait depuis l’annonce de la fermeture de Caterpillar en septembre 2016, a dénoncé jeudi l’opposition à la Chambre à la suite du conseil d’entreprise qui s’est tenu chez Carrefour. Le débat a été vif en séance plénière. Plusieurs députés ont également déploré l’absence de tout membre du comité ministériel restreint, notamment le vice-premier ministre et ministre de l’Emploi, Kris Peeters, alors que 1.233 emplois pourraient disparaître.

Les partenaires sociaux se penchent sur l’évaluation de la loi Renault qui encadre les licenciements collectifs. Le travail n’a toujours pas abouti, a indiqué la ministre du Budget, Sophie Wilmès, qui s’exprimait au nom du Premier ministre. Le ministre de l’Emploi a insisté sur la nécessité d’un « traitement urgent ».

L’explication n’a pas convaincu l’opposition.

« L’excuse des partenaires sociaux, vous la servez quand ça vous arrange. Si cela bloque, c’est à cause de votre accord de gouvernement qui prévoit de pouvoir licencier plus rapidement », a répondu Catherine Fonck (cdH).

« C’est à nouveau le service minimum. L’impuissance du gouvernement est patente », a fustigé de son côté Georges Gilkinet (Ecolo).

Le PS et le PTB ont réclamé l’interdiction des « licenciements boursiers » et pointé du doigt la politique menée par le gouvernement à l’égard des grandes entreprises. « Cette politique de diminution linéaire et aveugle des cotisations sociales est inopérante face aux grandes entreprises », a affirmé Jean-Marc Delizée (PS).

Les bancs ministériels étaient clairsemés jeudi au parlement. Plusieurs ministres sont en déplacement à l’étranger, dont le Premier ministre, Charles Michel, et le ministre de l’Emploi, Kris Peeters, qui participent au Forum Economique Mondial à Davos.

« C’est le choc social et le Premier ministre ainsi que le ministre de l’Emploi font des courbettes à Davos devant les dirigeants des multinationales », a dénoncé Marco Van Hees (PTB).

« Il ne faut pas sous-estimer la présence de nos ministres dans les réunions internationales qui permet à notre pays de rayonner », a fait remarquer Mme Wilmès.

L’argument du député PTB a aussi suscité la réprobation dans la majorité, une réprobation qui s’est accrue sur les bancs du MR quand celui-ci a dénoncé la double fonction d’une conseillère du ministre wallon de l’Economie, Pierre-Yves Jeholet, également administratrice de Carrefour Belgium, en la personne de l’ancienne ministre Sabine Laruelle.

Veiller à examiner les alternatives aux licenciements

Le ministre de l’Emploi Kris Peeters (CD&V) a décidé d’écourter son séjour au Forum économique mondial à Davos à la suite de l’annonce d’un vaste plan de restructuration chez Carrefour Belgium. Il demande que la procédure Renault puisse démarrer dans les meilleurs délais au sein de l’entreprise de grande distribution. Le vice-Premier ministre ajoute qu’il veillera à ce qu’il y ait une « enquête approfondie sur les alternatives » aux licenciements.

La loi Renault régit la procédure de licenciement collectif : une entreprise qui souhaite licencier un grand nombre de salariés doit d’abord passer par une phase d’information et de consultation, avant de négocier l’indemnisation des salariés licenciés.

« Dans le cas d’une telle restructuration, la première phase est très importante », affirme Kris Peeters. « Il est en effet possible de sauver des emplois. L’expérience montre qu’une conciliation est essentielle. Avec le Premier ministre, nous allons rencontrer la direction et les syndicats. »

« J’écourte ma présence à Davos car ma place est en Belgique pour solutionner au mieux le dossier Carrefour », a ajouté Kris Peeters sur Twitter. « Mon soutien va vers les travailleurs et leurs familles. »

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