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Pisa: les piètres résultats des élèves francophones

L’aptitude à la lecture des élèves en Fédération Wallonie-Bruxelles est repassée en dessous de la moyenne des pays membres de l’OCDE, selon les résultats de la dernière étude Pisa publiés mardi.

Elaborés tous les trois ans, ces indicateurs très suivis mesurent les performances de plus d’un demi-million de jeunes de 15 ans dans 72 pays développés ou émergents, dont les 35 pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Avec un résultat de 483 points en lecture, la Fédération Wallonie-Bruxelles arrive en 35e position, soit en retrait de dix points par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE (493), et loin derrière la Flandre qui, avec 511 points, se classe 10e. La communauté germanophone est 16e avec un score de 501 points.

Entre 2000 et 2006, les jeunes francophones étaient déjà à la traîne en lecture par rapport à leurs homologues de l’OCDE. Un retard qu’ils avaient toutefois pu résorber lors des études Pisa de 2009 et 2012 mais qu’ils reperdent donc à nouveau.

Très moyennes également, les performances des jeunes francophones en sciences et mathématiques restent toutefois stables par rapport à la précédente étude Pisa de 2012.

En mathématiques, la Fédération réalise ainsi un score de 489 points, dans la moyenne donc de l’OCDE (490), mais, ici aussi, loin derrière la Flandre (521), qui arrive première de la classe européenne.

Pour les sciences, pas de changement non plus. Les jeunes francophones obtiennent un résultat de 485 points, en léger retrait par rapport à la moyenne de l’OCDE (493), une constante depuis le lancement des études Pisa en 2000.

La différence entre Flandre et Communauté française s’explique notamment par le plus fort redoublement au sud du pays. A 15 ans, un jeune francophone sur deux a ainsi déjà doublé, alors qu’on n’en dénombre qu’un sur quatre en Flandre.

Si besoin en était encore, cette nouvelle étude confirme la nécessité de réformer en profondeur l’enseignement francophone. Un chantier que la Fédération a lancé avec le Pacte pour un enseignement d’excellence, dont les conclusions ont été présentées la semaine dernière.

Peu performant, l’école francophone a pour autre caractéristique de conforter les inégalités sociales, ce que confirme aussi l’étude publiée mardi.

Ainsi à 15 ans, les élèves issus des milieux les plus favorisés ont ainsi 112 points d’avance dans la maîtrise des sciences sur les élèves les plus pauvres, ce qui équivaut à… trois années de formation de retard, l’une des différences les plus fortes constatées par l’étude.

La Flandre est, elle aussi, particulièrement inégalitaire avec un écart de 108 entre les élèves les plus favorisés et les les plus modestes.

L’OCDE explique cette différence par la pratique répandue en Belgique du redoublement et les moindres opportunités pour les jeunes issus de milieux les plus modestes à apprendre les sciences.

Le programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa) mesure depuis 2000 les performances des jeunes en lecture, en mathématiques et en sciences, avec un focus plus marqué sur une de ces matières à chaque édition -les sciences cette année.

Pisa ne teste pas les programmes scolaires mais l’aptitude des élèves à appliquer les connaissances acquises à l’école dans des situations de la vie réelle, ainsi qu’à analyser, raisonner et communiquer de manière efficace. Pour ce faire, les jeunes sondés pour l’étude ont tous reçu les mêmes questionnaires.

Comme lors des précédentes éditions, l’étude 2015 confirme l’excellente performance des pays asiatiques, en particulier de Singapour qui arrive en tête du classement mondial.

Au niveau des membres de l’OCDE, ce sont le Japon, l’Estonie, la Finlande et le Canada qui se révèlent les plus performants. La Flandre s’en sort fort bien également.

Les dix meilleurs pays en sciences, maths et compréhension de l’écrit

Voici les classements des dix pays ou territoires arrivant en tête dans l’enquête Pisa 2015 de l’OCDE, publiée mardi, en matière de compétences en culture scientifique, mathématiques et compréhension de l’écrit pour les élèves de 15 ans scolarisés.

– Sciences –

La « dominante » de l’édition 2015. Inclut des connaissances en physique, sciences et vie de la Terre et de l’univers, ainsi que des notions de démarches et d’explications scientifiques.

1/Singapour

2/Japon

3/Estonie

4/Taipei

5/Finlande

6/Macao

7/Canada

8/Vietnam

9/Hong Kong

10/villes de Pékin et Shanghai, provinces de Jiangsu et Guandong

Singapour affiche un score de 556 pour une moyenne de l’OCDE à 493.

– Compréhension de l’écrit –

Il s’agit de comprendre et utiliser les textes écrits. Cette compétence implique aussi selon l’OCDE « des facultés d’interprétation, de réflexion et la capacité d’utiliser la lecture pour accomplir des objectifs personnels ».

1/Singapour

2/Hong Kong et Canada

4/Finlande

5/Irlande

6/Estonie

7/Corée du Sud

8/Japon

9/Norvège

10/Macao, Nouvelle-Zélande et Allemagne

Singapour est à 535 points, pour une moyenne OCDE à 493.

– Mathématiques –

Il s’agit là de « formuler, employer et interpréter les mathématiques dans différents contextes ».

1/Singapour

2/Hong Kong

3/Macao

4/Taipei

5/Japon

6/villes de Pékin et Shanghai, provinces de Jiangsu et Guandong

7/Corée du Sud

8/Suisse

9/Estonie

10/Canada

Singapour est à 564 points, pour une moyenne OCDE de 490.

Une différence de quelques points est jugée non significative en raison des marges d’erreurs propres à toute enquête réalisée à partir d’échantillons de populations.

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