Pieter De Crem © Jonas Lampens

Pieter De Crem va arrêter la politique au niveau national, après 25 ans de carrière

Pieter De Crem (CD&V) a annoncé lundi qu’il mettait un terme à sa carrière politique nationale. L’homme a longtemps été l’une des figures de l’aile droite et atlantiste des chrétiens-démocrates flamands. En 2014, il a connu la disgrâce et a dû se contenter d’un poste de secrétaire d’Etat dans le gouvernement Michel, lui qui était encore vice-Premier ministre et ministre de la Défense avant les élections législatives.

Né le 22 juillet 1962 à Aalter, une commune de Flandre orientale dont il est bourgmestre depuis 1995, ce licencié en philologie romane de la KUL et en droit européen et international de la VUB, a présidé la section des jeunes CVP Gand-Eeklo de 1989 à 1995.

Ce parfait bilingue a véritablement débuté sa carrière politique à l’âge de 27 ans comme attaché au cabinet du Premier ministre Wilfried Martens de 1989 à 1992, puis à celui du ministre de la Défense Leo Delcroix, de 1992 à 1993.

Elu député pour la première fois le 21 mai 1995 et réélu à chaque scrutin législatif, il a notamment siégé au sein de la commission de la Défense, attaquant souvent frontalement le ministre de l’époque, André Flahaut (PS) – qui n’avait hésité à le traiter de « con » après le passage de témoin entre les deux hommes.

Son influence croissante au sein du CD&V s’était traduite par sa désignation comme chef du groupe à la Chambre, une fonction qu’il a assurée du 31 mai 2003 au 21 décembre 2007, faisant de lui un des dirigeants de l’opposition au gouvernement Verhofsdtadt II. En 2004, il avait été battu lors de l’élection à la présidence du CD&V, qui avait préféré Jo Vandeurzen.

Partisan du F-35

Il présidait aussi la commission de l’intérieur de la Chambre lorsque tous les partis flamands – à l’exception des écologistes de Groen! – avaient voté, le 10 octobre 2007, la scission de l’arrondissement Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV), une mesure qui s’était toutefois révélée sans effet jusqu’à l’accord trouvé dans le cadre de la 6e réforme de l’Etat. M. De Crem était devenu ministre de la Défense le 21 décembre 2007 dans le gouvernement intérimaire dirigé par Guy Verhofstadt III.

Un portefeuille qu’il a conservé au sein des cabinets Leterme I, Van Rompuy I, Leterme II et Di Rupo. En mars 2013, il avait en outre été désigné vice-Premier ministre après la démission de Steven Vanackere, emporté dans la tourmente Arco. Durant cette période, il a, sans jamais cacher ses sympathies pro-américaines (qui lui ont valu le surnom de « Crembo »), procédé à une énième réforme de l’armée (le « plan de finalisation de la transformation ») et accru la participation des militaires belges aux opérations à l’étranger – principalement de l’Otan, en Afghanistan et plus récemment en Libye – mais aussi au Mali et en Irak dans le cadre d’une coalition menée par les Etats-Unis contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI).

Il était également l’un des fervents partisans du F-35 pour remplacer les F-16 de l’armée belge. Le jeu de chaises musicales au CD&V après le scrutin de 2014, marqué par le succès de la N-VA, a été fatal à la carrière de M. De Crem. S’il a pu rester au gouvernement fédéral, c’est en tant que secrétaire d’Etat au Commerce extérieur où son rôle était très limité étant donné que la compétence appartient aux Régions.

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