Charles Picqué © Belga

Picqué : « Il n’y a qu’un mot pour qualifier un drame historique centenaire: génocide »

Le président du parlement bruxellois Charles Picqué est revenu samedi sur la commémoration du génocide arménien au sein de l’assemblée bruxelloise il y a une semaine pour déplorer en termes à peine voilés, la difficulté qu’il a eue à gérer la situation liée à l’attitude de certains élus qu’il n’a pas cités.

« C’est la première fois que je m’adresse à vous en tant que président du parlement bruxellois. Après de nombreuses années au sein de différents exécutifs, c’est une nouveauté et un plaisir. Notez que ce ne l’est pas toujours, notamment quand il a fallu gérer la situation que nous avons vécue dans l’hémicycle et sur les réseaux sociaux autour de la commémoration du génocide arménien », a déclaré M. Picqué.

Celui-ci s’exprimait à l’occasion de la séance académique d’ouverture de la fête de l’Iris, devant un parterre de personnalités parmi lesquelles le Premier ministre Charles Michel, le ministre président wallon Paul Magnette, les présidents des parlements de la fédération Wallonie-Bruxelles Philippe Courard, et flamand Jan Peumans, mais aussi plusieurs ministres de la fédération (e.a. Joëlle Milquet et Rachid Madrane), le président du PS Elio Di Rupo, et le gouvernement bruxellois au grand complet.

Aux yeux du président du parlement régional bruxellois, « ce n’est pas un plaisir quand il faut rappeler à certains certes soumis à des pressions, qu’un mot, et un seul mot, « génocide », désigne un drame historique centenaire. La réalité historique a ses droits qu’une institution comme la nôtre doit commémorer avec respect », a-t-il dit, disant compter sur chaque parlementaire pour que cela ne se reproduise plus à l’avenir.

Interrogé peu avant l’entame des allocutions à l’occasion de la Fête de l’Iris, le député fédéral, Emir Kir, présent à la séance académique, a souligné que son point de vue exprimé à ce sujet n’avait pas varié depuis 2004 et qu’il n’était guère différent de celui exprimé au nom de l’Etat belge par le ministre des Affaires Etrangères Didier Reynders.

En substance, le député-bourgmestre de Saint-Josse n’a pas caché non plus une certaine amertume de se trouver davantage que d’autres dans l’oeil du cyclone notamment médiatique au sujet de ce dossier.

M. Kir avait été invité au début de la semaine par le secrétaire général de son parti pour s’expliquer sur les raisons de son absence lors de la minute de silence observée à la Chambre pour commémorer ce drame qui a touché la population arménienne il y a cent ans.

Le président du PS Elio Di Rupo, a répété à plusieurs reprises, au cours des derniers jours, tant à l’intérieur du parti qu’à l’extérieur, que le PS défendait une position sans ambiguïté sur la question du génocide arménien. Le PS est à l’origine d’une résolution parlementaire en 1998 qui reconnaît le génocide arménien et demande au gouvernement turc de le reconnaître, a-t-il ainsi rappelé.

Le discours de Charles Picqué était par ailleurs consacré à bien d’autres sujets à l’occasion de la fête de la Région. Citant en exemple une récente résolution adressée au gouvernement fédéral à propos du dossier RER, le président du parlement s’est ainsi félicité de la démonstration faite par les députés bruxellois de leur capacité à faire des compromis à se mettre d’accord sur un texte commun, et ce malgré les asymétries entre niveaux de pouvoir.

Il a notamment souligné le rôle joué par Bruxelles, « la salle des machines du paquebot Belgique » sur le plan économique, mais aussi social, au profit de tout le pays. « Quand on sait qu’un tiers des migrants entrant en Belgique restent à Bruxelles, comment nier la priorité que doit constituer le parcours d’intégration et d’inclusion », a-t-il notamment dit à ce propos.

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