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Photovoltaïque : les interrogations subsistent dans la majorité

Le Vif

Les décisions prises par le gouvernement wallon avant les vacances de Pâques n’ont pas complètement apaisé le climat politique qui entoure le dossier du photovoltaïque.

Mardi, en Commission du parlement, de lourdes interrogations se sont exprimées dans les rangs de la majorité, et particulièrement du cdH, tandis que l’opposition MR a réclamé que le ministre de l’Energie, Jean-Marc Nollet, soit dessaisi du dossier.

Les 21 et 28 mars, l’équipe de Rudy Demotte s’est accordée sur une réforme du soutien au photovoltaïque à la suite d’une longue et vive polémique politique. Un nouveau système baptisé « Qualiwatt » entrera en vigueur, qui ne reposera plus sur le mécanisme des certificats verts devenu trop coûteux mais sur un mécanisme de « soutien global garanti ». Le nouveau dispositif a suscité des inquiétudes dans le chef des professionnels du secteur ainsi que des particuliers qui ont investi dans le photovoltaïque. L’avocat Luc Misson a annoncé à la fin mars qu’il prenait l’initiative de défendre leurs intérêts. « Y aura-t-il des recours? En démocratie, et c’est heureux, c’est toujours possible. Mon job à moi, c’est de préserver l’intérêt général », a souligné M. Nollet, en faisant remarquer que le gouvernement avait cherché une « juste position juridique » et une « juste position économique ».

L’exécutif a chargé le cabinet d’avocats Janson-Baugniet de traduire les décisions prises dans des textes. A ce jour, il n’a pas encore été décidé si un décret serait rédigé ou si des arrêts suffiraient. « Il n’y a aucun renoncement aux engagements pris », a affirmé le ministre sans convaincre le MR qui a dénoncé la destruction du « climat de confiance » en Wallonie.

« Au lieu de choisir la voie du courage, le gouvernement s’est inscrit dans une fuite en avant en dissimulant aux gens ce qui les attend », a lancé Willy Borsus. « J’ai l’impression que nous sommes dans une improvisation totale », a déclaré pour sa part Dimitri Fourny (cdH).

Le député a mis en garde M. Nollet contre toute tentation de revenir sur les garanties qui ont été offertes aux personnes qui ont investi dans le photovoltaïque. « Pacta sunt servanda », a-t-il martelé. Selon lui, il y « un doute profond, malsain et une incompréhension qui se sont installés dans le grand public ».

La réponse du ministre aux questions est « de nature à mettre à l’épreuve la confiance du parlementaire », a constaté Edmund Stoffels (PS). « J’ai l’impression que, vu le nombre de recours qui vont être introduits, la décision va s’apparenter à une programme de résorption du chômage pour les juristes », a-t-il ajouté.

Plus globalement, la politique énergétique menée en Wallonie a été mise en question. M. Nollet a rappelé le retard pris par la Région en matière d’énergie renouvelable si on compare la situation de la Région avec la moyenne européenne. « On fait ici un travail pour rattraper le retard », a-t-il dit. M. Stoffels a appelé quant à lui à une réflexion plus vaste sur le soutien aux énergies renouvelables. A ses yeux, il ne faut pas s’enfermer dans le mécanisme du certificat vert. Et de réclamer un débat entre Régions et fédéral sur ce sujet. « Il faut une réponse globale de la Belgique ».

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