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Philippe Moureaux se retire de la politique

Après son éviction du maïorat de Molenbeek, Philippe Moureaux (PS) a annoncé mardi matin sur Twitter qu’il partait la tête haute « après une victoire courte mais significative ». Il ajoute que son retrait « sera total ».

Non sans amertume, M. Moureaux tweete encore que « la trahison est monnaie courante en politique mais je ne m’y attendais pas de la part de (Sarah) Turine (Ecolo) que je croyais loyale ». « Je prends acte du changement de cap d’Ecolo et du cdH. Je souhaite bon vent à la nouvelle bourgmestre », ajoute-t-il.

Une coalition a été formée entre le MR/Open Vld, le cdh/CD&V et Ecolo/Groen. Philippe Moureaux, le bourgmestre depuis plus de 20 ans, perd son maïorat et se retire donc de la politique.

Ce retournement de situation pourrait être l’une des conséquences de l’éviction de Joëlle Milquet ( CDH) de la majorité à la ville de Bruxelles par Freddy Thielemans (PS).

Dans la journée de lundi, personne ne voulait faire de commentaire mais l’hypothèse d’une majorité associant le MR, le cdH et Ecolo à commencer à circuler avec insistance. Des négociations entre ces formations ont véritablement démarré lundi soir. Elles ont été menées au plus haut niveau et se sont conclues par un accord aux petites heures mardi matin. C’est un communiqué du CD&V de Molenbeek, envoyé peu avant 4h du matin, qui a rendu l’accord public. Cet accord a été officiellement confirmé peu avant 8h. Dans un communiqué, les nouveaux partenaires disent vouloir « un projet ambitieux de transition pour Molenbeek ». « Pour l’avenir de la commune et des Molenbeekois, ils souhaitent mettre en place une politique de bonne gouvernance, dans le respect de la diversité. Ils souhaitent relever les défis, notamment sociaux, de l’ensemble des habitants des différents quartiers, et en pleine collaboration avec les travailleurs communaux et para-communaux », dit le communiqué des nouveaux partenaires. L’accord prévoit que François Schepmans deviendra la nouvelle bourgmestre de Molenbeek.

Dimanche soir, la liste du bourgmestre Philippe Moureaux (PS), le cdH-CD&V et Ecolo-Groen avait pourtant annoncé qu’ils allaient commencer dès lundi des pourparlers en vue de constituer une majorité dans la commune bruxelloise.

Les rumeurs ont commencé à courir

Lundi midi, les rumeurs ont toutefois commencé à courir, qui faisaient état de suspension de ces négociations. La façon dont le PS a sorti le cdH de la majorité à la Ville de Bruxelles, le maintien de Philippe Moureaux, bourgmestre depuis plus de 20 ans, et les exigences de celui-ci en termes de compétences semblent avoir provoqué des crispations dans les rangs des futurs partenaires.

Besoin de renouveau

Le socialiste n’est pas considéré par certains comme susceptible d’apporter le changement réclamé dans cette commune sous les feux de l’actualité ces derniers mois.

« Après 20 ans de maïorat ininterrompu de Philippe Moureaux, Molenbeek a un besoin urgent de renouveau. Les électeurs molenbeekois ont d’ailleurs donné un signal clair en ce sens », écrit le CD&V de Molenbeek dans un communiqué. Il ajoute que la Liste du bourgmestre, qui ne comptait cette fois-ci pas de cdH ou de CD&V, a recueilli 10,32% de voix de moins qu’en 2006 (29,18% contre 39,52%) et les voix de préférence de Philippe Moureaux lui-même ont diminué d’un quart, passant de 7.851 à 5.952. Le CD&V rappelle aussi qu’en 2006 il était encore sur la Liste du bourgmestre. Mais pour 2012, « avec une équipe renouvelée et rajeunie », il a décidé d’unir ses forces au cdH. « Avec 11,61% des voix et 6 sièges, cette nouvelle liste a réussi un très beau résultat », note le communiqué.

Le CD&V de Molenbeek dit espérer pouvoir effectivement mettre en oeuvre une politique de changement pendant les 6 années à venir et « pour cela un vent frais et une équipe renouvelée sont nécessaires ». Il se dit dès lors « très heureux » d’avoir pu conclure un accord avec les libéraux et les écologistes.

Le PS local annonce un travail d’opposition et de résistance immédiat A Molenbeek, le PS va entamer un travail d’opposition et de résistance immédiat, a annoncé mardi la députée socialiste bruxelloise Olivia P’Tito, secrétaire politique de la section PS de Molenbeek.

Interrogée par Belga, Olivia P’Tito a fait part de son « écoeurement total » après ce « non-respect de la parole signée », faisant allusion à l’engagement initial d’Ecolo et du cdH de s’orienter vers une coalition de type Olivier qui pouvait compter sur une majorité de 26 sièges sur 45 dans la commune.

Comme le président de la fédération bruxelloise du PS, Olivia P’Tito a fait part de ses craintes pour l’avenir de la population et des travailleurs de la commune de Molenbeek.

LeVif.be avec Belga

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