Peter De Roover © BELGA

Peter De Roover: « Je ne me tairai pas et Bart le sait »

Peter De Roover, promu chef de groupe N-VA à la Chambre, est un mégaphone du Mouvement flamand. La N-VA l’avait invité en juin 2014 dans l’espoir de rassurer les électeurs nationalistes flamands et de les tenir éloignés du Vlaams Belang.

Ces 25 dernières années, le président d’honneur du Mouvement flamand a été invité maintes fois à rejoindre un parti proche de la cause flamande, mais il voulait conserver son indépendance. Cependant, la veille de la mère de toutes les élections, De Roover a fini par céder pour figurer en troisième position sur la liste de la N-VA pour la Chambre à Anvers.

Que De Roover se soit converti à la N-VA n’a étonné personne. Ses passages à l’Union estudiantine catholique flamande (KVHV) et à la Volksunie (qu’il a quittée légèrement traumatisé), son statut de « réactiveur » du Mouvement flamand et de chef politique du mensuel nationaliste flamand Doorbraak ne permettent aucun doute : De Roover a été biberonné au Mouvement flamand. En outre, il connaît les ténors de la N-VA depuis longtemps. Même si Bart De Wever et lui n’étaient pas intimes, De Roover connaît le président de la N-VA depuis que « ce dernier se baladait en culotte courte ». Jan Jambon et De Roover sont inséparables depuis leurs années d’études. Ils ont quitté la Volksunie pratiquement en même temps, en 1992 ils ont coécrit le livre « Vlaanderen, staat in Europa » (La Flandre, état en Europe) et dès 1988 ils ont insufflé une seconde vie au Mouvement flamand.

Emmerdeur

En introduisant De Roover, la N-VA s’offre les services d’un « emmerdeur notoire ». Le nouveau chef de fraction avait en effet quitté la Volksunie parce qu’il ne la trouvait plus assez flamande. « À moment donné, Hugo Schiltz était entouré uniquement de béni-oui-oui. » Évidemment, Bart De Wever court ce risque aussi » suggère De Roover. « Dans l’histoire, on sous-estime le rôle de bouffon. Ce dernier procure un élément critique. Sans bouffon, on ne prend pas la bonne direction. Je ne me tairai donc certainement pas. Bart le sait. »

De Roover entretient une relation ambivalente avec le Vlaams Belang et le Vlaams Blok. Comme beaucoup de nationalistes flamands, De Roover tolérait le Vlaams Blok au nom de la paix au sein du Mouvement flamand. « Ils faisaient partie de la famille » déclare De Roover. « Ensemble pour l’indépendance flamande, le reste n’importait pas. » Malgré ces déclarations Gerolf Annemans (Vlaams Belang) se faisait peu d’illusions: « De Roover est un de ces indépendantistes flamands qui ne s’affiliera jamais au Vlaams Belang. »

Ce qui est sûr, c’est que la N-VA aura un chef de groupe doté d’une forte personnalité. « Je suis surtout impatient de voir arriver le jour où je garerai ma Berlingo rouge à côté de la Porsche d’un membre du PS sur le parking » avait déclaré De Roover lors de son passage à la N-VA.

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