Daniel Bacquelaine © Belga

Pensions: la proposition du ministre Bacquelaine passe mal auprès des syndicats

La proposition du ministre des Pensions Daniel Bacquelaine de troquer une augmentation salariale immédiate contre des contributions supplémentaires au système de pension complémentaire passe mal auprès des syndicats alors que la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) se dit, au contraire, prête à entamer le débat.

« Nous exigeons avant tout que le gouvernement travaille à un premier pilier solide car de nombreux travailleurs ne bénéficient pas encore de pension complémentaire ou celle dont ils disposent est d’un montant très bas », dénonce ainsi la CSC, en pointant le cynisme de la proposition. « Le message du ministre, c’est que les gens vont devoir travailler plus longtemps et qu’en plus, ils devront veiller eux-mêmes à leur pension », ajoute-t-on du côté du syndicat chrétien.

Discours identique à la FGTB où l’on pointe la « nouvelle arnaque » du ministre Bacquelaine qui veut remplacer l’éventuelle augmentation de salaire discutée au sein du Groupe des 10 par « une pension capitalisée » alors que le gouvernement a lui-même réduit le taux garanti sur ces pensions de 3,25 à 1,75%.

« Le ministre reconnaît que les pensions sont trop basses, mais au lieu de les porter à un niveau acceptable, il estime que les salariés doivent suppléer les pensions légales via les pensions complémentaires », résume le syndicat socialiste. En souhaitant que les travailleurs échangent leurs augmentations salariales contre une pension privée, Daniel Bacquelaine « joue pleinement la carte des assureurs pension privés. Ce n’est pas un ministre des Pensions, c’est un ministre des institutions de pension privées », ajoute-t-il. « La priorité absolue reste le premier pilier, la pension légale, car c’est le seul véritable système juste et solidaire qui puisse garantir une pension décente, quel que soit le secteur d’activité, quel que soit l’employeur, et indépendamment des périodes de maladie ou de chômage pendant la carrière », commente pour sa part Marc Goblet, secrétaire général du syndicat, cité dans un communiqué.

La FEB prête à entamer le débat

Enfin, la Fédération des entreprises de Belgique (FEB), elle, se dit au contraire « désireuse d’entamer ce débat, car il est conforme au dernier accord salarial de janvier 2015 ». « À l’époque déjà, des accords avaient été pris concernant l’utilisation concrète de la marge salariale et le Groupe des Dix avait recommandé d’investir une part de l’augmentation salariale dans la pension complémentaire », rappelle la fédération patronale, pour laquelle il n’y a donc « rien de neuf sous le soleil ».

« De manière générale, la FEB est et reste favorable au modèle des trois piliers, car une bonne combinaison des trois éléments constitue le meilleur moyen de sauvegarder la viabilité financière de notre régime de pension à l’avenir », conclut la fédération.

Contenu partenaire