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Paul Magnette change la méthode

Le Vif

L’informateur désigné par le Roi, Paul Magnette, change de méthode, a-t-il indiqué jeudi. Au lieu de poser la question de savoir quels partis doivent s’asseoir autour de la table, il veut en premier lieu aborder les questions de contenu et les priorités de chaque parti et voir ensuite quelles sont les convergences possibles.

« Si on recommence le jeu d’essayer de d’abord définir quels partis seront autour de la table, on ne va pas y arriver », a-t-il expliqué au cours d’une conférence de presse. La situation est « difficile », a-t-il reconnu.

L’informateur désigné par le Roi, Paul Magnette, change de méthode, a-t-il indiqué jeudi. Au lieu de poser la question de savoir quels partis doivent s’asseoir autour de la table, il veut en premier lieu aborder les questions de contenu et les priorités de chaque parti et voir ensuite quelles sont les convergences possibles.

Paul Magnette explique ainsi qu’il va d’abord essayer de définir les défis auxquels la Belgique est confrontée et d’élargir ensuite, à partir des éléments qui font consensus ( soit 4 ou 5 points centraux partagés par tous). Pour cela, il veut « s’axer sur l’essentiel, faire un diagnostic de ce qui est nécessaire pour le pays et créer des points de convergence » tout en ne perdant pas de vue « la situation budgétaire difficile ». Une fois cela établi, il consultera divers experts pour confronter ses schémas à la réalité des chiffres.

Paul Magnette rappelle au passage que les enjeux sont importants: « L’écart entre les partis politiques est profond. J’ai décidé de prendre mes responsabilités, j’attends que chacun en fasse de même. »

Il compte diviser son temps relativement court en trois phases. Un premier rapport devra être rédigé pour dimanche qui devrait être présenté lundi. De cette ébauche, il relancera un tour de discussion avec les 10 responsables de partis (N-VA, le MR, l’Open Vld, le PS, le s.pa, Groen et Ecolo, le CD&V, le cdH et Défi).

« Si on recommence le jeu d’essayer de d’abord définir quels partis seront autour de la table, on ne va pas y arriver », a-t-il expliqué au cours d’une conférence de presse. A partir des priorités des différents partis, l’informateur espère dégager des convergences sur 4 ou 5 points et non un nombre trop vaste de sujets et objectiver au maximum les mesures proposées en recourant aux différents instituts nationaux, dont le Bureau du Plan. Les réunions avec les partis seront d’abord bilatérales avant de rassembler éventuellement plusieurs partis. Un rapport au Roi est prévu le 18 novembre. M. Magnette pourrait solliciter une prolongation de sa mission. « Tout dépendra du résultat que l’on pourra atteindre. Si on doit constater que, le 18 novembre, on est dans l’impasse la plus totale, ça n’a pas beaucoup de sens de solliciter une prolongation. Si, en revanche, des signes montrent qu’il y a de réelles convergences et qu’il est possible de bâtir une majorité de 80-85 sièges autour de cinq ou six priorités, ça vaudra la peine de solliciter une prolongation », a-t-il fait remarquer. La situation est « difficile », a-t-il reconnu. M. Magnette se donne d’ailleurs peu de chances de réussite: 2 ou 3 sur 10, a-t-il répondu aux journalistes, en citant Lao Tseu: « Celui qui n’essaie pas, ne se trompe qu’une fois ».

La désignation du président du PS pour accomplir une mission d’information était inattendue. « J’ai décidé de prendre mes responsabilités. J’attends que chacun en fasse de même », a-t-il dit. Fidèle à sa méthode, l’informateur ne s’est pas prononcé sur une préférence de coalition même si, lundi, en tant que dirigeant socialiste, il a clamé devant les caméras de télévision à quel point son parti et la N-VA étaient éloignés. « J’ai toujours dit qu’entre le PS et la N-VA, ce serait très difficile mais je suis ici en tant qu’informateur pour trouver des convergences », a-t-il répété. M. Magnette identifie déjà quelques priorités: une réponse à la crise sociale « qui est là autant en Wallonie, qu’à Bruxelles et en Flandre, la lutte contre le réchauffement climatique, la situation budgétaire et la relance de la croissance économique ».

Une réforme de l’Etat n’en fait pas partie. « Si certains partis me disent que la priorité, c’est l’institutionnel, je verrai si c’est possible avec les autres partis », a dit M. Magnette. DéFI et le cdH rejoignent la liste des partis consultés alors qu’ils en avaient été rapidement retirés en raison de leur volonté de ne pas rejoindre un gouvernement. M. Magnette a salué la prise de position rappelée par le président du cdH, Maxime Prévot, mardi soir selon laquelle les centristes étaient prêts à soutenir de l’extérieur des réformes « importantes ».

Paul Magnette, mayeur de la plus grande métropole wallonne, a décidé de se mettre temporairement en congé de cette fonction jusqu’au 18 novembre au moins, puisque sa mission pourrait être prolongée à plusieurs reprises. Durant ce laps de temps, Julie Patte officiera en tant que bourgmestre faisant fonction. « Dès mardi soir, je suis entrée en contact avec Paul et son secrétariat », explique la principale intéressée. « Nous avons coordonné nos agendas, en fonction des présences exigées à droite, à gauche… Je prends cela très sereinement, ce n’est pas une première ». « A mes yeux, que Paul Magnette soit nommé informateur constitue un honneur pour Charleroi. Mais cela ne change rien pour moi, son équipe reste en place et m’aidera à tout faire rouler. Et lui-même ne se trouvera pas non plus à l’autre bout du monde, il sera disponible », ajoute-t-elle.

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