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Pas assez de chômeurs flamands dans le secteur des titres-services?

Le Vif

Le CD&V et l’Open VLD invitent le ministre flamand de l’Emploi, Philippe Muyters (N-VA), à engager plus de chômeurs et de malades de longue durée dans les entreprises de chèque-services.

« Nous n’avons jamais eu autant de bénéficiaires du revenu minimum. Beaucoup de demandeurs d’emplois peu qualifiés pourraient travailler » dans les entreprises de chèque-services, déclare le député flamand Robrecht Bothuyne (CD&V). Il souligne qu’au début les entreprises de chèque-services étaient obligées de recruter 60% de leurs employés parmi les chômeurs flamands, mais qu’aujourd’hui cette mesure a été supprimée, ce qui incite les entreprises à chercher du personnel à l’étranger. « Manifestement, il trouve plus facile de faire venir des groupes de gens du Portugal que d’en chercher chez nous », ajoute-t-il.

Dans une opinion parue dans le quotidien De Standaard, Frank Vandenbroucke, ancien ministre sp.a et à présent professeur à l’Université d’Amsterdam et à l’origine du système de titres-services, estime également qu’il faut miser davantage sur la main-d’oeuvre flamande. Aujourd’hui, 42% des aides ménagères que les Flamands paient avec des titres-services sont d’origine étrangère.

« Du coup, le système manque son but initial – faire disparaître le travail en noir et aider les personnes peu qualifiées à sortir du chômage », écrit Vandenbroucke. « Il n’y a plus d’équilibre quand les coûts budgétaires augmentent et qu’on cherche des personnes à l’étranger pour faire le travail », ajoute-t-il.

Aussi plaide-t-il pour une extinction de la déduction fiscale afin de réinvestir cet argent en « allocation substantielle pour l’engagement de personnes au chômage ou qui bénéficient d’une assistance depuis un certain temps ».

Trop d’allochtones

Le ministre de l’Emploi flamand Philippe Muyters (N-VA) déclare qu’il ne peut rien faire pour avantager les chômeurs ou malades de longue durée flamands. « Cela se heurte aux règles européennes autour de la libre circulation de personnes. Ce serait de la discrimination pure », affirme son porte-parole Thomas Pollet au Standaard.

Il qualifie la proposition de Vandenbroucke d’absurde. « Le jour où la N-VA fait une telle proposition, on dira partout que nous sommes racistes. C’est quoi le problème : qu’il y a trop d’allochtones qui y travaillent ? Il n’y a pourtant pas de meilleure manière de se lancer : ils vont chez le Flamand, rencontrent des personnes de différentes classes sociales, et c’est bon pour leurs connaissances de langue. C’est mieux que de les mettre dans une classe pour apprendre le néerlandais », dit-il.

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