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Parlement wallon : le savant calcul du décumul

Le Vif

La confection des listes aux élections régionales en Wallonie a poussé les partis à de savants équilibrages pour prendre en compte les nouvelles règles de décumul des mandats, une spécificité du sud du pays, tout comme le nombre élevé des circonscriptions électorales qui y demeurent.

Alors que le nord du pays a réduit le nombre de ses circonscriptions pour l’élection au parlement flamand – il en reste une par province ainsi qu’une circonscription de Bruxelles -, la Wallonie a elle maintenu ses treize circonscriptions électorales pour élire les 75 députés régionaux. Les chefs de file des partis ne pouvant se porter candidats à divers niveaux de pouvoir, le profil des têtes de liste au sud du pays est aussi très varié.

On y retrouve la plupart des ministres régionaux sortants. Ainsi, sur Tournai-Ath-Mouscron, le double ministre-président Rudy Demotte (PS) sera notamment opposé au député wallon et bourgmestre de Frasnes-lez-Anvaing Jean-Luc Crucke (MR), au député fédéral Ronny Balcaen (Ecolo) ainsi qu’au député wallon et bourgmestre de Mouscron Alfred Gadenne.

Ce dernier, s’il est élu, a déjà annoncé qu’il risquait fort bien de devoir céder sa place à sa suppléante Mathilde Vandorpe, illustrant une particularité de la prochaine assemblée wallonne. Celle-ci devra en effet composer avec le nouveau décret (2010) sur le décumul des mandats, qui rend incompatible, pour les trois quarts des membres de chaque groupe politique, le mandat de député wallon avec une fonction de bourgmestre, d’échevin ou de président de CPAS. Environ deux tiers des députés wallons actuels se trouvent dans cette situation.

Au final, un quart seulement des membres de chaque groupe qui cumulent pourront continuer à le faire, à savoir ceux qui auront obtenu le plus haut taux de pénétration aux régionales du 25 mai. Une disposition transitoire permet toutefois aux « cumulards » de se déclarer empêchés dans l’exercice de l’un ou de l’autre mandat, jusqu’aux prochaines communales en 2018.

A l’autre bout de la Wallonie, le ministre Jean-Claude Marcourt (PS) parfois cité en rival de M. Demotte à l’Elysette, affrontera une ex-collègue de l’Olivier, Marie-Dominique Simonet (cdH), un collègue du gouvernement wallon Philippe Henry (Ecolo) et la sénatrice de Communauté Christine Defraigne (MR).

Les ministres régionaux sortants André Antoine (cdH, Nivelles), Carlo Di Antonio (cdH, Mons), Paul Furlan (PS, Thuin) sont eux aussi têtes de liste de leur circonscription, tandis qu’Eliane Tillieux (PS, Namur) a dû laisser ce poste au président du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles Jean-Charles Luperto.

Jean-Marc Nollet (Ecolo) est le seul ministre wallon sortant à avoir opté pour la Chambre. Un choix inverse du secrétaire d’Etat fédéral Philippe Courard (PS), qui emmène la liste régionale dans la circonscription luxembourgeoise d’Arlon-Marche-en-Famenne-Bastogne. Il y défiera le chef de groupe MR au parlement wallon Willy Borsus, mais pas Benoît Lutgen ; le président du cdH et bourgmestre de Bastogne se concentre sur la Chambre, laissant au député fédéral et bourgmestre d’Attert Josy Arens le soin de mener la liste régionale.Outre Ronny Balcaen et ce dernier, d’autres parlementaires fédéraux ont opté pour le parlement régional et obtenu la tête de liste.

C’est le cas du président f.f. du PS et sénateur Paul Magnette (Charleroi), du sénateur François Bellot (MR, Dinant-Philippeville), des députés Jacqueline Galant (MR, Mons), Olivier Destrebecq (MR, Soignies), Valérie De Bue (MR, Nivelles), Christophe Bastin (MR, Dinant-Philippeville) et Joseph George (cdH, Huy-Waremme). Sur les 75 élus wallons, 7 seront désignés par le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et 8 par le parlement wallon pour siéger dans le Sénat réformé. Eux non plus ne pourront cumuler ce mandat avec celui d’un exécutif local.

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