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Pacte sur les migrations: le feu reste au rouge du côté de la N-VA

La N-VA n’a pas donné son feu vert, lundi en bureau de parti, au Pacte mondial pour des Migrations sûres, ordonnées et régulières, que le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration Theo Francken refuse de voir le gouvernement Michel endosser tel quel à la conférence de Marrakech (10 et 11 décembre).

La N-VA qualifie ce premier accord mondial sur les migrations de « très problématique » sur le fond et fera connaître ses griefs « au sein du gouvernement », a indiqué le parti de Bart De Wever, dans un communiqué à Belga. « Le parti est grandement préoccupé par les potentielles implications juridiques du Pacte. Ce texte va à l’encontre de notre vision de la migration et aussi, selon nous, contre la politique que mène le gouvernement », écrit le parti.

Son président Bart De Wever n’a pas voulu s’exprimer à l’issue de la réunion. Suivi par les journalistes dans les couloirs et les escaliers du Parlement flamand, il s’est contenté de leur indiquer qu’un communiqué serait envoyé et qu’il contenait « tout ». La N-VA est isolée sur ce texte que ses partenaires de gouvernement – MR, CD&V et Open Vld – veulent voir approuvé.

Non contraignant, le pacte onusien insiste notamment sur la nécessité d’une migration sûre et organisée afin de lutter contre le trafic d’êtres humains. Il doit être signé en décembre à Marrakech (Maroc), au terme d’un processus entamé en 2016. Le ministre de la Coopération au développement, Alexander De Croo (Open Vld), doit y représenter le Royaume. On ignore toutefois s’il signera bien le texte alors que le pacte est remis en cause par la N-VA, qui craint qu’il ne dicte à terme une politique migratoire trop ouverte à son goût. Cela a forcé le Premier ministre à intervenir mercredi à la Chambre. Selon Charles Michel, la Belgique tente d’obtenir des clarifications de la part de ses partenaires européens sur ce texte qui fait par ailleurs l’objet d’une analyse juridique fouillée.

Interrogé lundi sur l’attitude de la N-VA, le cabinet de M. Michel n’a pas souhaité réagir. En septembre, à la tribune des Nations unies, le chef du gouvernement belge s’était engagé à approuver le Pacte. Depuis lors, plusieurs pays européens ont fait savoir qu’ils ne le feraient pas, dont la Hongrie et l’Autriche. Des débats ont aussi lieu aux Pays-Bas et en Allemagne. « Nous ne voulons pas nous retrouver dans le groupe où il y a la Hongrie, la Roumanie et d’autres qui ont annoncé qu’ils n’approuveraient pas le texte », a lancé vendredi dernier le vice-Premier ministre CD&V Kris Peeters, à l’entrée d’un conseil des ministres.

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