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Pacte sur les migrations: Angela Merkel à la rescousse de Charles Michel

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

L’Allemagne va joindre une déclaration interprétative au pacte sur les migrations de l’ONU, ce qui pourrait faire sortir le gouvernement belge de son impasse sur l’accord de ce texte.

Le pacte de l’ONU sur les migrations, aussi surnommé « Traité de Marrakech » où il doit y être signé les 10 et 11 décembre prochains, est source de tensions depuis quelques semaines au sein du gouvernement fédéral. Alors que fin septembre, le Premier ministre annonçait devant l’Assemblée Générale de l’ONU qu’il le signerait, la NV-A a fait savoir par la suite qu’elle s’opposait à la signature du texte, bien qu’il soit « non contraignant » et respecte « la souveraineté des états membres ». Le parti flamand redoute des implications juridiques si la Belgique donne son feu vert.

Ce pacte fait aussi couler beaucoup d’encre dans les pays voisins, aux Pays-Bas et en Allemagne. Aux Pays-Bas, le débat est encore vif mais en Allemagne, la majorité CDU et SPD a décidé cette semaine d’ajouter une déclaration interprétative au texte. Cette note doit assurer au gouvernement allemand que le pacte « ne met pas en cause la souveraineté nationale et le droit de l’Allemagne de décider elle-même de sa politique migratoire. » La déclaration insiste également sur le fait que le pacte n’octroie pas de droits supplémentaires aux migrants, et ne force pas les pays qui le signe à des actions ciblées, explique De Morgen.

Une initiative qui pourrait faire tache d’huile en Belgique si le gouvernement suit l’exemple de l’Allemagne. Car cette déclaration interprétative pourrait mettre tous les partis d’accord. Du côté du Premier ministre, comme de la part de la NV-A, rien ne filtre quant à la possible rédaction d’une telle déclaration qui s’ajouterait au pacte onusien.

Une autre option pourrait être que la Belgique se joigne à l’Allemagne pour la signature de ce pacte. Car, quand plusieurs pays approuvent ensemble un même texte, cela a plus de poids. Il n’est toutefois pas clair que la NV-A plie dans ce sens. Les experts juridiques du parti doivent encore examiner la déclaration allemande à la loupe.

Il reste une dizaine de jours avant le Sommet de Marrakech. Le Premier ministre a fait savoir qu’il était prêt à réagir si la situation ne se débloquait pas d’ici son départ pour le Maroc. « Je sais ce que je ferai si cela bloque, mais je ne le dirai pas », a déclaré Michel devant une assemblée d’entrepreneurs réunis au Cercle de Lorraine.

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