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Pacte d’excellence: aucun syndicat n’a avalisé le texte proposé

La semaine dernière, les syndicats CGSP, CGSLB et SLFP-Enseignement avaient rejeté le pacte d’excellence tel que présenté en décembre. Avec les rejets de la CSC-Enseignement et du SEL-Setca enregistrés mercredi, aucun syndicat n’a avalisé le projet d’avis n°3.

Quatre préalables à la reprise des travaux

« Le projet d’avis sur le Pacte d’excellence, tel que présenté en décembre, doit être rejeté en l’état« , a annoncé le SETCa-SEL (enseignement libre) à l’issue d’une réunion de son Comité communautaire. « Alourdissement de la charge de travail, manque de confiance et de reconnaissance envers le métier d’enseignant, approche purement managériale, rien pour permettre aux enseignants d’atteindre les objectifs du Pacte« , dénonce le syndicat, qui remet également en cause l’esprit même du projet. « Les améliorations du système scolaire et la réussite des élèves reposent dans ce projet quasi-exclusivement sur les épaules des enseignants, et tout objectif non atteint est imputé à leur mauvaise volonté ou leur incompétence« , s’insurge Joan Lismont, permanent communautaire.

Le SEL-SETCa pose quatre préalables à la reprise des travaux. Il réclame « une garantie ferme sur l’emploi, notamment sur la requalification et la réaffectation des membres du personnel qui perdraient leur emploi. » Ensuite, il exige « l’abandon du système d’évaluation en cascade des travailleurs et son remplacement par un système d’intervision-supervision dans les conditions des autres secteurs éducatifs. » Il demande également la reprise en main du Pacte par le gouvernement et, enfin, appelle à l’élaboration d’une ligne du temps des réformes.

« Besoin de clarifications »

« Dans l’état actuel des travaux, il n’y a pas d’adhésion de la CSC-Enseignement » à l’avis n°3 du Pacte pour un enseignement d’excellence en Fédération Wallonie-Bruxelles, annonce également le syndicat chrétien dans un communiqué. « Nous ne claquons pas la porte, car nous approuvons la volonté de faire évoluer l’école de manière systémique, mais nous devons constater que le texte proposé ne peut pas convaincre les enseignants« , indique le secrétaire général Eugène Ernst. « Ils ont besoin de clarifications. »

« La CSC-Enseignement pose dès lors plusieurs conditions et attend des engagements clairs« , annonce-t-elle. En matière d’emplois, le syndicat réclame un encadrement suffisant par rapport aux objectifs fixés, le maintien de l’emploi dans le spécialisé et la réduction plus significative de la charge de travail, notamment pour les professeurs de pratique professionnelle.

Valorisation de la fonction

La CSC-Enseignement s’interroge également sur l’avenir des écoles menacées par les changements structurels envisagés et demande des clarifications sur la mise en oeuvre de l’élargissement du tronc commun, notamment en matière d’établissement des grilles horaires et des programmes. Le syndicat réclame par ailleurs une révision du décret « taille des classes ». « Les enseignants sont prêts à mettre en oeuvre la pédagogie différenciée, mais pas dans des classes de 24 élèves« , lance M. Ernst. La CSC-Enseignement réclame enfin une valorisation de leur fonction, notamment sur le plan barémique.

Rencontre des syndicats jeudi

Les syndicats de l’enseignement se retrouveront jeudi à Bruxelles pour débattre de leurs réponses au dernier avis du Groupe central sur le Pacte pour un enseignement d’excellence, qu’ils ont tous rejeté ces derniers jours sans toutefois fermer la porte, a-t-on appris de source syndicale. Ils chercheront à établir une position commune.

La ministre de l’Éducation Marie-Martine Schyns attend cette position commune avant de réagir.

Jeudi 16 février prochain, le Groupe central du Pacte se réunira pour discuter des points d’attention relevés par les multiples organes d’avis. Il pourrait être question du phasage des priorités et de déterminer les acteurs qui seront associés à cette discussion, disait-on de source gouvernementale

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