Jean-François Mitsch. © Belga

Ores: les premiers dominos tombent

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Plusieurs communes CDH ont voté contre les points à l’ordre du jour de l’assemblée générale du 22 juin. Pour ne pas donner une carte blanche au management de l’intercommunale.

Les révélations du conseiller communal PS de Genappe Jean-François Mitsch au sujet d’Ores, relayées par le Vif/ L’Express en mars, commencent à susciter des vagues concrètes sur le plan politique. Et ce, suite à l’information judiciaire ouverte par le parquet de Nivelles.

Jean-François Mitsch pose de sérieuses questions sur le fonctionnement de l’intercommunale de l’énergie active dans 197 communes en Wallonie. « 80% du rapport de la commission d’enquête Publifin pourrait s’appliquer à Ores », estime-t-il. Surtout, il émet d’importantes réserves au sujet d’un double marché finalisé fin 2016 entre Ores et Electrabel, via sept intercommunales pures de financement, pour lequel les communes auraient été potentiellement lésées d’un montant pouvant aller jusqu’à 200 millions d’euros.

Le conseiller communal PS a été minorisé la semaine dernière dans sa commune de Genappe lors du vote préalable à l’assemblée générale du 22 juin, qui doit entériner les comptes 2016 – et donc les opérations contestées – ainsi que des réformes de gouvernance critiquées également par M. Mitsch. Le groupe PS s’est même divisé pour l’occasion : un vote pour, une abstention et un vote contre.

Mais les premiers dominos commencent à tomber, singulièrement dans des communes où le CDH domine ! Et non des moindres. A Namur, commune du vice ministre-président wallon Maxime Prevot, l’ensemble du conseil communal s’est abstenu. « Dans le climat que l’on connait, il ne s’agit pas de donner quelconque blanc-seing à n’importe quelle commune », souligne Maxime Prévot.

Les communes de Lobbes et de Habay, toutes deux dirigées par des bourgmestres CDH, ont carrément vote contre toute décharge aux administrateurs d’Ores dans ces dossiers. A Habay, seuls les deux conseillers membres des comités de secteur ont voté positivement, les autres ont voté contre. « Nous nous sommes posés de nombreuses questions et nous avons voulu être prudents, souligne la bourgmestre CD, Isabelle Poncelet. Le conseiller communal de Genappe a soulevé de lourdes questions et nous avons des inquiétudes sur le fait que les communes auraient pu être lésées. Ce n’est pas du tout une décision liée à un positionnement de parti politique. C’est sain de se poser de telles questions alors que certaines grosses intercommunales ont un tel statut monopolistique. »

D’autres communes, y compris dominées par le PS et le MR, pourraient suivre le mouvement. Philippe Mettens, bourgmestre PS de Flobecq, a déjà soutenu les interrogations de Jean-François Mitsch.

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