© Belga

Opération Calice: Jan Hertogen porte plainte contre le juge d’instruction De Troy

Le sociologue Jan Hertogen avait tenté mercredi d’empêcher les avocats Walter Van Steenbrugge et Christine Mussche de consulter son dossier saisi dans le cadre de l’Opération Calice. Il a déposé une plainte jeudi auprès de la police malinoise contre les deux avocats ainsi que contre le juge d’instruction Wim De Troy, qui leur a donné un droit de regard sur les dossiers saisis. Il estime que son droit au respect à la vie privée en tant que victime d’abus sexuel a été bafoué.

Jan Hertogen est l’une des 475 personnes qui avaient introduit un dossier auprès de la Commission Adriaenssens. Il souhaite toujours que la question des abus sexuels soit traitée au sein de l’Eglise et s’était donc insurgé contre la saisie de son dossier, avec les 474 autres, par le juge d’instruction Wim De Troy. Sa colère s’est encore amplifiée avec le droit de regard accordé par M. De Troy aux avocats Mes Van Steenbrugge et Mussche, qui défendent d’autres victimes. « J’ai déposé plainte contre les avocats pour violation de mes déclarations confidentielles à la Commission Adriaenssens », explique-t-il.

Jan Hertogen a également déposé une plainte à l’encontre du juge d’instruction Wim De Troy parce que celui-ci n’aurait pas respecté le secret professionnel et le secret de l’instruction en accordant un droit de regard sur les dossiers, ainsi qu’à l’encontre de l’Etat belge qui n’aurait pas garanti la protection de sa vie privée.

Il provoque un incident à la police fédérale

Le sociologue Jan Hertogen avait donc tenté d’empêcher physiquement, mercredi matin, les avocats Walter Van Steenbrugge et Christine Mussche d’avoir accès à son dossier, saisi dans le cadre de l’Opération Calice. L’incident s’est produit dans les locaux de la police judiciaire fédérale (PJF).

Le juge d’instruction Wim De Troy avait donné à Walter Van Steenbrugge, l’avocat de plusieurs victimes d’abus sexuels au sein de l’Eglise, un droit de regard sur les dossiers saisis.

Trois collaborateurs de Walter Van Steenbrugge ont examiné mardi les pièces saisies lors de l’Opération Calice, parmi lesquelles les 475 dossiers de la commission Adriaenssens. Les avocats ont poursuivi leur travail mercredi dans une pièce sécurisée de la police fédérale à Bruxelles.

La chambre des mises en accusation a décidé, au mois d’août dernier, que ces dossiers ne pouvaient plus être utilisés comme pièces de la procédure pénale et devaient être remis à qui de droit.

Mais un pourvoi en cassation a été introduit contre les deux arrêts de la chambre des mises en accusation. Tous les objets et documents saisis se trouvent donc toujours entre les mains de la justice, dans l’attente du traitement du pourvoi en cassation le 12 octobre prochain.

Parmi les dossiers litigieux, figure celui de Jan Hertogen lui-même. Il avait en effet introduit personnellement un dossier auprès de la commission Adriaenssens.

Jan Hertogen a expliqué mercredi qu’il a également demandé l’autorisation de consulter les dossiers sur place. Il s’est présenté dans les locaux de la police judiciaire mais, n’étant pas en possession d’une autorisation du juge d’instruction, il a été refoulé.

L’homme n’a pas supporté que les deux avocats habilités à consulter les dossiers aient accès au sien. Il s’est interposé physiquement. Les policiers ont dû intervenir pour expulser le trublion.

Le Vif.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire