Willy Borsus © Belga

Oeufs contaminés: Une audition de Willy Borsus « ne s’envisage pas »

L’audition de l’ancien ministre de l’Agriculture devant le parlement fédéral à propos de la contamination d’oeufs au fipronil « ne s’envisage pas », a indiqué jeudi le groupe MR de la Chambre qui en a profité pour égratigner Ecolo taxé de « malhonnêteté intellectuelle ».

« Toute la lumière à déjà été faite sur ce dossier et c’est désormais le ministre Denis Ducarme qui a toutes les compétences sur ces matières », a-t-il précisé. Les libéraux insistent sur la façon efficace dont la crise a été gérée. « Les oeufs belges sont les plus contrôlés du marché et le monitoring se poursuit, la crise a été gérée immédiatement et efficacement. C’est irresponsable de venir agiter la peur, de tenter de faire vivre une crise par des déclarations incomplètes comme le fait Ecolo.

Le ministre Denis Ducarme a répondu à plus de 100 questions techniques lors des débats au parlement. La transparence a été totale sur ce dossier. Prétendre le contraire, c’est tromper la population car le consommateur n’a jamais été mis en danger », a expliqué Damien Thiéry. Le MR rappelle que le rapport qu’avait reçu M. Borsus le 25 juillet ne pouvait être publié plus tôt en raison d’une décision judiciaire.

Willy Borsus informé le 25 juillet de la contamination d’oeufs et de l’enquête en cours

Willy Borsus a été informé le 25 juillet que du fipronil avait été retrouvé dans des oeufs en Belgique et qu’une enquête avait été ouverte par le parquet d’Anvers, ressort-il du rapport que l’Afsca lui avait remis à cette date. L’ancien ministre fédéral de l’Agriculture n’a pas communiqué sur le sujet et a quitté ses fonctions quatre jours plus tard pour rejoindre la Région wallonne.

La lettre en néerlandais que M. Borsus avait reçue a été transmise jeudi au Parlement après que le juge d’instruction en charge du dossier a autorisé sa publication. Le 25 juillet, le ministre a été mis au courant que des oeufs contaminés au fipronil avaient été retrouvés en Belgique et qu’une enquête judiciaire était en cours. L’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire évoque un négociant belge qui aurait coupé un produit naturel, le Dega-16, avec « au moins un » produit vétérinaire non autorisé, le fipronil. Ce Dega-16 a ensuite été livré à différents entrepreneurs agricoles qui ont utilisé le produit « de bonne foi ». Des résidus de ce produit peuvent être décelés dans les produits issus des poulaillers concernés.

L’Afsca précise déjà à ce stade qu’il n’y a pas de raisons de penser que les teneurs en fipronil présentent un risque pour la sécurité alimentaire. L’Agence souligne toutefois qu’il est « particulièrement difficile » de se faire une idée du nombre d’exploitations concernées « vu qu’il n’y avait pas d’enregistrement efficace des produits commercialisés et que la facturation était particulièrement sommaire et très probablement incomplète ». « La possibilité réelle existe que d’autres produits aient été mélangés à du Dega-16 », ajoute l’Afsca. L’Agence précise encore que les « produits frelatés » étaient également vendus à l’étranger.

Contenu partenaire