Hilde Crevits © BELGA

Numéros INAMI: la ministre Crevits ne collaborera pas à une solution hypothéquant la Flandre

La ministre flamande de l’Enseignement Hilde Crevits s’en est prise avec force aux francophones à propos de la répartition de l’attribution des numéros INAMI qui pourrait être revue selon une clé qui leur serait plus favorable.

« Je ne collaborerai pas à une solution hypothéquant une méthode que nous mettons en oeuvre depuis vingt ans », a-t-elle indiqué mercredi au parlement flamand.

« Tout le remous aujourd’hui est la conséquence de l’absence de volonté francophone de mettre en place au moment opportun une limitation des flux », a dit la ministre CD&V. « Ce faisant, le gouvernement (de la Fédération Wallonie-Bruxelles) ne trompe pas que lui-même mais trompe aussi des milliers d’étudiants qui ne sont pas certains d’avoir un diplôme », a-t-elle ajouté, interrogée par un député de la N-VA.

La ministre fédérale de la Santé Maggie De Block suggère de suivre l’avis de la commission de la planification médicale invitant à revoir la clé de répartition 60/40 d’attribution des numéros INAMI entre le nord et le sud, en réponse aux besoins médicaux et de l’offre médicale selon des critères affinés (féminisation de la profession en lien avec le temps de travail, médecins âgés, stages des étrangers retournant au pays…). La nouvelle clé passerait à 56,5/43,5.

Pour limiter l’accès des étudiants dans les filières de médecine, la Flandre organise depuis vingt ans un examen d’entrée. Du côté francophone, un filtre après la première année d’étude a été invalidé par le Conseil d’Etat en 2008. Un concours a été mis en place par le ministre de l’Enseignement supérieur Jean-Claude Marcourt en vue de filtrer les candidats. Il a été validé par le Conseil d’Etat et la Cour constitutionnelle et a eu lieu pour la première fois il y a quelques jours.

Pour son homologue flamande, les francophones n’ont rien fait pour limiter le flux d’étudiants, au contraire de la Flandre « et cela est scandaleux ». Des étudiants surnuméraires sont sortis des études, essentiellement du côté francophone. Hilde Crevits exige des garanties que le nouveau filtre francophone produira ses effets. L’obtention de telles garanties était également une exigence de la ministre De Block lors du pacte qu’elle a scellé avec le ministre Marcourt en vue de la délivrance des numéros INAMI et de la mise en place d’un cadastre dynamique. La ministre libérale a indiqué à la Chambre avoir obtenu ces exigences du ministre socialiste. Elle propose dès lors un compromis qui permette de revoir la répartition des quotas annuels de nouveaux médecins en intégrant pour les premières années une récupération du lissage qui permettait de puiser dans le pot des quotas des années ultérieures. Ce lissage négatif est lui favorable à la Flandre.

Mais la ministre Crevits continue d’exiger des garanties quant au bon fonctionnement du filtre francophone. « Avant d’examiner les efforts appréciables de ma collègue fédérale De Block en vue de trouver une solution, nous devons être certains que le filtre francophone fonctionne », a-t-elle souligné mercredi.

La ministre CD&V dit ne vouloir accepter d’autres critères de répartition que s’ils sont fondés scientifiquement, ce à quoi s’est attelée la commission de planification. « Ce que je ne veux pas c’est que nous soyons pénalisés parce qu’un autre n’a rien fait. Je ne collaborerai donc pas à une solution hypothéquant une méthode que nous mettons en oeuvre depuis vingt ans ».

La N-VA met en doute le fondement scientifique du travail de la commission de planification, estimant que les critères de l’INAMI ne répondent pas aux standards internationaux.

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