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Numéro Inami : des centaines d’étudiants en blouse blanche réunis sur le campus Alma

Plusieurs centaines d’étudiants en médecine et dentisterie de l’UCL et de l’ULB ont convergé jeudi à 11h00 place Martin V, dans le quartier Alma à Bruxelles, pour réclamer haut et fort un numéro Inami. « Il y a une pénurie de médecins qui grandit et on ne permet pas à des gens qui ont étudié sept ans de la combler », ont dénoncé les porte-paroles de la plate-forme Inami, qui coordonne les actions.

Tout comme leurs camarades de l’ULg, les étudiants bruxellois en dernière année de master en médecine et dentisterie ne se sont pas rendus sur leur lieu de stage jeudi matin. Après s’être rassemblés sur leurs campus respectifs, ils ont rejoint la place Martin V où ils ont entamé des chants de protestation. « Si tu veux un Inami tape dans tes mains », ont ainsi scandé les futurs diplômés. « Sept ans en avant, sept ans en arrière, c’est la politique du gouvernement », ont-ils également chanté. Sur leurs calicots, on pouvait lire des slogans tels que « Maggie débloque nos Inami » ou « Toubib or not toubib, un Inami pour tous ». Les représentants du mouvement estudiantin ont ensuite pris la parole pour présenter leurs revendications. « On se base sur des chiffres désuets pour limiter la profession. On veut un cadastre maintenant », a ainsi clamé l’un d’eux. « Plus de 300 communes manquent de généralistes. Un médecin généraliste sur deux a plus de 55 ans. Que se passera-t-il si on ne nous permet pas de les remplacer? Nous, on ne veut pas devoir faire trois gardes par semaine », a-t-il poursuivi. « Nous ne voulons pas seulement un numéro Inami. Nous voulons aussi un refinancement des stages et des maîtres de stage en suffisance », a insisté une autre. « Encore aujourd’hui, certaines associations professionnelles de médecins diffusent un message contradictoire. Leur corporatisme est dépassé », a déclaré un étudiant, en référence notamment à la position de l’Association belge des syndicats médicaux (Absym), qui plaide pour un numerus clausus et le maintien du contingentement des étudiants. « Sans réponse rapide, nous continuerons avec des actions qui iront crescendo », a-t-il conclu, longuement applaudi. Après les discours, les étudiants se sont dispersés dans les rues de la capitale pour sensibiliser la population par petits groupes, notamment aux alentours des hôpitaux. « Nous avons fait de longues études stressantes, parfois loin de chez nous et, officieusement, nous avons déjà subi un processus de sélection. Pourtant, au final, on se lève chaque matin sans savoir si on pourra exercer notre métier », a ainsi témoigné à Belga un étudiant en dentisterie. Des assemblées générales sont prévues en fin d’après-midi à l’ULB puis à l’UCL pour décider des prochaines actions. La grève des étudiants fait suite à l’annonce des doyens de médecine de l’ULg, de l’ULB et de l’UCL selon laquelle, cette année, 50% des étudiants sortant de médecine et 60% des étudiants sortant de dentisterie n’auraient pas accès à un numéro Inami, la réserve de 2018 étant déjà entamée. Quelque 390 diplômés seront ainsi privés de l’attestation leur permettant d’obtenir le remboursement de leurs prestations par la sécurité sociale au bénéfice de leurs patients. En pratique, ils devront se tourner par exemple vers la médecine du travail, la médecine légale, l’expertise médicale ou encore la recherche. La plate-forme Inami, instituée en réaction, est constituée de la Fédération des étudiants francophones (FEF), de l’Union des étudiants de la Communauté française (Unécof), d’Action Inami, du Comité interuniversitaire des étudiants en médecine (CIUM), du Conseil de la jeunesse (CJ) et des conseils étudiants des cinq universités francophones.

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