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Nucléaire : « les négociateurs ont choisi de ne pas choisir »

La N-VA, le FDF et Groen! se sont montrés très critiques lundi sur l’accord intervenu dimanche entre les six partis qui négocient la formation d’un gouvernement avec le formateur, Elio Di Rupo, à propos de la sortie du nucléaire. L’un parle de « non-accord » et l’autre « d’un accord pour ne pas décider ».

La N-VA a critiqué lundi ce qu’il appelle le « non-accord » sur le nucléaire. « L’accord revient à reporter de facto de six mois la décision sur la sortie du nucléaire ce qui augmente encore les questions qu’on se pose sur la sécurité d’approvisionnement », dit le député nationaliste Bert Wollants qui ajoute que « Di Rupo et cie n’ont pas osé faire de choix ».

Il souligne que les investissements dans ce domaine prennent beaucoup de temps à être réalisés. Il rappelle que des installations pour lesquelles des autorisations sont déjà accordées ne pourront être opérationnelles qu’en 2016-2018.

Maingain : « un prétendu accord lourd d’ambiguïtés »

Le président des Fédéralistes démocrates francophones, Olivier Maingain, s’est également montré très critique sur l’accord énergétique et la sortie du nucléaire.

Il parle d’un « prétendu accord lourd d’ambiguïtés » qui « donnera lieu à des interprétations contradictoires par les partis associés à la négociation ».

M. Maingain souligne qu’aucun échéancier précis n’est donné pour les fermetures successives des centrales nucléaires et qu’il n’y a aucune indication quant à l’importance des investissements à réaliser pour diversifier les approvisionnements énergétiques et qu’il n’y a aucune indication quant aux choix fiscaux pour favoriser la consommation d’énergies durables.

« Quant au contrôle des prix de l’énergie, qui pèsent de plus en plus dans les dépenses des ménages, les négociateurs ne prennent aucun engagement clair alors que ces prix ne devraient pas croître plus vite que l’inflation. », ajoute encore le président du FDF.

Et de conclure: ce pseudo-accord manque d’ambition politique et ne prépare pas la Belgique aux défis énergétiques qui l’attendent.

De la poudre aux yeux
Présenter la possibilité de nouveaux projets pour 2015 comme alternative au nucléaire c’est, dit M. Wollants, « de la poudre aux yeux ». Le député Groen! Kristof Calvo souligne quant à lui que les négociateurs ont « choisi de ne pas choisir ». Il ajoute que l’ambiguïté de la décision ne fera qu’augmenter l’insécurité pour les investissements futurs.

« On ne mettra fin à l’incertitude que lorsque l’accord de gouvernement reprendra clairement la fermeture de Doel1, Doel 2 et Tihange 1 (les trois réacteurs les plus anciens, ndlr) en 2015. Ce n’est qu’alors qu’on pourra entamer un nouveau chapitre sur l’énergie avec moins de nucléaire, moins d’Electrabel et plus d’emplois », ajoute M. Calvo.

Le député est d’avis que les partis traditionnels semblent avoir peur de faire mal à Electrabel ce qui a pour conséquence qu’il est très difficile de rendre crédible une autre politique énergétique.

La CNC évoque un risque pour l’emploi

La Confédération Nationale des Cadres (CNC), qui représente la majorité des cadres au sein d’Electrabel, se prononce contre une augmentation de la taxe sur la rente nucléaire et attire l’attention des négociateurs sur les conséquences d’une telle mesure.

Dans un communiqué publié lundi et dans une lettre remise dimanche au formateur, la CNC estime qu’une telle augmentation implique le « risque sérieux » que le groupe GDF Suez, maison-mère d’Electrabel, ne respecte pas ses engagements, pris en 2009 dans le cadre d’un accord avec le gouvernement fédéral, de maintien de l’emploi en Belgique à 22.000 unités et de maintien à Bruxelles du siège décisionnel de la branche « Energie Europe & International ».

Enfin, l’organisation de cadres estime que la proposition d’augmentation de la taxe sur la rente nucléaire faite par le formateur « n’est pas basée sur des calculs objectifs » et crée une « distorsion de concurrence » entre électricité importée et électricité produite en Belgique.

Le Vlaams Belang de son côté est d’avis que la décision a pour effet que « nous sommes de plus en plus dépendant des combustibles fossiles et de l’importation d’énergie.

LeVif. be avec Belga

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