Hendrik Bogaert © BELGA

Nouveau clash entre partenaires flamands, sur le budget et la sécurité sociale

De nouvelles tensions se sont fait jour dimanche entre partenaires flamands du gouvernement fédéral à l’approche du prochain contrôle budgétaire attendu durant la deuxième quinzaine du mois de mars.

Le chef de groupe N-VA à la Chambre Peter De Roover a souligné la césure opérée par l’actuel gouvernement en matière d’emploi alors que la coalition précédente avait selon lui « dopé » les chiffres en promouvant l’emploi public, une action lourde de conséquences pour les générations futures. Le député CD&V Hendrik Bogaert, qui avait été secrétaire d’Etat à la Fonction publique, a contesté cette analyse en soulignant que l’emploi public avait diminué sous le gouvernement Di Rupo. Il a en revanche renvoyé le chef de groupe nationaliste à une autre « césure » actuellement constatée par la BNB, le stop à l’assainissement des finances publiques.

Pour Peter De Roover, le gouvernement Di Rupo avait veillé à « une création artificielle d’emplois » dopée par un gonflement dans la fonction publique. « Il a ainsi donné le sentiment d’être passé à travers la crise » tout en « renvoyant la facture à plus tard ». En 2015, « pour la première fois en dix-sept ans, l’emploi public direct a diminué », s’est félicité Peter De Roover dans une contribution au Standaard.

Cette saillie a fait réagir Hendrik Bogaert au quart de tour sur son blog. La diminution de l’emploi dans la fonction publique était clairement à l’oeuvre sous le gouvernement Di Rupo, avec une baisse de 4.500 personnes, a souligné le député CD&V. « Ce gouvernement a bravé une grève et des manifestations mais la diminution de l’emploi public aura permis d’économiser structurellement 300 millions d’euros qui ont pu être injectés en baisses de charges. Pas de tax shift mais une vraie baisse de charges », a-t-il répondu, cinglant.

Montant un peu plus dans les tours, Hendrik Bogaert a observé que le réel problème soulevé par la Banque nationale était celui de l’assainissement des finances publiques, engagé en 2012 et 2013 mais au point mort depuis. « On peut malheureusement parler ici d’une véritable césure », a-t-il constaté, jetant une pierre dans le jardin du ministre N-VA des Finances Johan Van Overtveldt. « La politique d’emploi dans la fonction publique du gouvernement Di Rupo ne peut être utilisée comme argument en l’espèce. Il y a d’ailleurs eu une baisse marquée plutôt qu’une hausse. Les causes des mauvais résultats budgétaires sont à chercher ailleurs. Une analyse complémentaire s’impose », a conclu l’élu démocrate-chrétien à quelques encablures du prochain contrôle budgétaire.

Ces incidents entre partenaires ont tendance à se répéter à l’instar de ceux qui ont émaillé les débats lors d’exercices budgétaires précédents ou de la mise en place du tax shift. Cette fois, c’est l’appel du ministre N-VA des Finances Johan Van Overtveldt à baisser drastiquement l’impôt des sociétés qui a fait ressurgir quelque tension alors que le CD&V s’est vu conforté dans son appel à la prudence budgétaire par l’analyse de la banque nationale sur l’aggravation du déficit public.

Sécurité social

Les escarmouches budgétaires visent les départements mais également la Sécurité sociale au sujet de laquelle le président de la N-VA Bart De Wever a indiqué qu’elle pouvait encore contribuer aux efforts exigés. Dimanche, sur VTM, la ministre des Affaires sociales et de la Santé Maggie De Block a opposé une fin de non recevoir à d’éventuelles nouvelles coupes qui viseraient le patient. « Je veux bien m’asseoir autour de la table s’ils proposent des mesures concrètes. Mais il est important que le patient ne soit pas touché. Si on claironne que j’ai encore autant d’argent à disposition, c’est peut-être qu’il (Bart De Wever, Ndlr) a connaissance de l’existence de l’un ou l’autre tiroir plein d’argent dont je n’ai, moi, pas connaissance », a-t-elle indiqué.

La ministre libérale flamande a rappelé avoir reçu comme lourde mission lors de la mise en place du gouvernement Michel d’économiser 3,2 milliards d’euros. « J’ai déjà réalisé la moitié de cet effort malgré le vieillissement et les besoins existants », a-t-elle souligné. Il reste 1,6 milliard d’euros. Mais hors de question de faire contribuer le patient, a-t-elle insisté.

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