« Nous aurions tous pu être victimes de Kim De Gelder »

Le 22 février, Kim De Gelder comparaîtra devant la Cour d’assises de Gand. Nous nous sommes entretenus avec Jef Vermassen, qui défend les proches de trois des quatre victimes assassinées.

« Le facteur hasard rend cette affaire très douloureuse « , raconte Jef Vermassen. « De Gelder aurait tout aussi bien pu faire irruption dans une autre maison ou crèche et dans ce cas, il y aurait un tout autre public sur les bancs de la partie civile. Le hasard explique également l’intérêt marqué pour toute cette affaire. Plus le hasard est grand, plus il est facile pour le monde extérieur de s’identifier aux victimes. Pour les proches, ce facteur hasard constitue une torture supplémentaire. Ils se posent sans cesse les mêmes questions. Si j’avais pris congé ce jour-là ? Mon enfant serait peut-être toujours là. »

Le procès sera le plus grand jamais organisé devant une cour d’assises flamande, avec 78 parties civiles, 170 témoins et pas moins de 29 avocats. Maître Jaak Haentjes aura la tâche de défendre Kim De Gelder. Sa stratégie est connue : il va tenter de convaincre le jury que son client n’est pas responsable de ses actes et doit par conséquent être interné.

Vermassen devra prouver le contraire. Il ne veut pas s’étendre sur les arguments qu’il avancera. Les bâtonniers des barreaux concernés ont imposé de strictes règles de communication à leurs avocats. Pas un mot sur le contenu du dossier de 20.000 pages, le procès ne peut pas se dérouler dans les médias, mais uniquement dans la salle d’assises.

Si Vermassen aurait préféré être à la place de maître Jaak Haentjens ? « Non, je ne préfère pas. Jouer à l’avocat du diable peut favoriser une réputation, mais il faut s’armer contre une pression immense. Beaucoup de gens ne font pas de distinction entre le criminel et son avocat. Qui défend un grand malfaiteur, passe lui-même pour un criminel. »

Erik Raspoet

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