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Nomination de Reynders : la réaction des partis

Didier Reynders a été nommé par le roi pour une mission institutionnelle de deux semaines. Voici un résumé des réactions des partis politiques par rapport à la décision de Albert II.

Le président du parti socialiste Elio Di Rupo a salué dans un communiqué la double décision prise par le roi concernant le premier sortant Yves Leterme et le président du MR Didier Reynders.

Le Ps contribuera à la recherche d’une solution

Le PS note avec intérêt que le roi souhaite que le gouvernement en affaires courantes puisse « présenter au Parlement le budget 2011 » et puisse « prendre les dispositions nécessaires afin de répondre aux exigences européennes en matière de politique budgétaire et de réformes structurelles ».

Dans le respect des « accords pris au niveau des gouvernements des entités fédérées », le PS continuera à contribuer à la recherche d’une « solution institutionnelle équilibrée » dans l’intérêt du pays et de tous les Belges.

N-VA trouve la décision logique

La désignation de Didier Reynders comme informateur est « logique » a indiqué le président de la N-VA Bart De Wever. « Il est logique qu’après sept mois sans réelle avancée, on offre aux partis libéraux la possibilité de tester leurs propositions », a-t-il souligné.

Bart De Wever dit réaliser que chaque formule comprend des opportunités et des risques. « C’est à l’aune de cette réalité qu’il faut laisser toutes ses chances à Didier Reynders », souligne-t-il dans un communiqué.

Les nationalistes flamands répètent que la Belgique a besoin d’urgence d’un gouvernement appelé à mettre en oeuvre d’importantes réformes. « Tant que cette nécessité constituera l’objectif de chacun des partis concernés, la N-VA continuera à collaborer de manière constructive », a précisé Bart De Wever.

La N-VA appuiera également les démarches que sera appelé à prendre le premier ministre sortant Yves Leterme en matière budgétaire. A cet égard, Bart De Wever indique qu’il collaborera loyalement aux travaux de la Chambre « de sorte qu’un certain nombre de mesures d’économies puissent déjà être prises en collaboration avec le gouvernement chargé des affaires courantes, cela en vue de la réalisation des objectifs budgétaires assignés par l’Union européenne ».

Le CD&V veut connaitre les objectifs des libéraux

Le président du CD&V Wouter Beke veut donner toutes ses chances à la mission que le roi a confiée au président du MR mais ajoute qu’il est important de connaître les objectifs des libéraux francophones. « Il y a une certaine logique dans la désignation de M. Reynders dans la mesure où ce sont les libéraux francophones qui ont dit qu’on avait épuisé toutes les possibilités de la formule à sept », a dit M. Beke. Il a ajouté que pour le CD&V la formule est moins importante que le résultat.

M. Beke a aussi fait référence à la campagne pour les élections à la présidence du MR, émaillée selon lui de déclarations qui ont parfois secoué les flamands. Et de citer le fait de lier la scission de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde à l’élargissement de la Région bruxelloise « ce qui est impossible à digérer pour les flamands ».

Le cdH continuera à jouer un rôle constructif


La présidente du cdH, Joëlle Milquet, a salué la désignation de Didier Reynders « pour remplir une mission institutionnelle, après notamment le refus par deux partis de reprendre des négociations sur la base de la note de Johan Vande Lanotte, ainsi que la nouvelle mission socio-économique d’Yves Leterme ».

Mme Milquet souligne qu’en matière institutionnelle, l’important est d’arriver à un compromis équilibré et que chacun prenne ses responsabilités, « quelle que soit la méthode ou composition choisie » avec pour seul objectif « l’intérêt général de notre pays ».

« Le cdH continuera à jouer un rôle constructif en vue de préparer une réforme approfondie de l’Etat, respectueuse des droits et intérêts socio-économiques de chacun », dit encore le communiqué des Humanistes.

En matière socio-économique, le parti dit qu’il continuera à demander la constitution au plus tôt d’un gouvernement de plein exercice. « Mais en attendant, le cdH se réjouit de pouvoir enfin discuter de réformes socio-économiques, indispensables pour le pays, en raison des nouvelles missions confiées également à Yves Leterme », conclut le communiqué.

Disponible avec Groen!, Ecolo espère un aboutissement

Ecolo espère que ces missions « pourront aboutir dans les meilleurs délais ». Pour les écologistes francophones, « il est important que le pouvoir fédéral soit en ordre de marche, et puisse, d’une manière ou d’une autre, faire face à certains défis colossaux qui l’attendent, notamment budgétaire ». Il y va, dit-on encore chez Ecolo, de « l’intérêt de l’ensemble des citoyens du pays ».

Ecolo a rappelé « sa disponibilité, avec Groen!, pour examiner toute initiative permettant d’apporter des solutions à la crise institutionnelle » mais aussi « de répondre aux enjeux sociaux, économiques et environnementaux ».

sp.a : « Peu importe qui est à la barre, pourvu qu’on avance »

Le sp.a a affiché sa disponibilité à collaborer de façon constructive. « Il appert depuis longtemps que, pourvu qu’on enregistre des progrès, l’important n’est pas de savoir qui est à la manoeuvre », a réagi la présidente des socialistes flamands Caroline Gennez. Elle place cependant l’espoir de voir le MR sortir un point de vue claire sur BHV.

« Comme nous l’avions fait à la suite d’initiatives précédentes nous collaborerons de manière positive », a indiqué Caroline Gennez. « Nous pensons pouvoir dire que nous avons suffisamment d’expertise au sein de notre parti. Et la note de Johan Vande Lanotte peut peut-être encore servir de base pour les futures discussions », a-t-elle ajouté.

La présidente du sp.a appelle cependant le MR à clarifier son point de vue sur BHV. « Le gouvernement, auquel appartient le MR, a fini par tomber sur BHV », a-t-elle rappelé.

Les socialistes flamands ne font pas partie du gouvernement sortant. Or, celui-ci a été prié par le roi de soumettre un budget à la Chambre. Le sp.a examinera « en temps utile » s’il soutiendra ce budget.

L’Open Vld espère que ce sera un premier pas vers une solution

L’Open Vld espère que la mission confiée à Didier Reynders constituera un premier pas vers une solution. « Didier Reynders pourra compter sur notre entière collaboration. Nous espérons que les autres partis auront la même attitude positive. Ce n’est qu’ainsi qu’on pourra sortir de l’impasse », a déclaré Alexander De Croo.

« Je conçois que la mission qui a été confiée à M. Reynders est particulièrement difficile. En tant que libéraux nous refusons toutefois de nous laisser aller au négativisme » a ajouté De Croo.

Les libéraux flamands sont d’avis qu’il n’est pas possible de former un gouvernement sans avoir au préalable un accord communautaire. « Pour nous il n’est pas seulement important de savoir ce que chaque niveau de pouvoir peut faire mais bien ce qu’il veut faire des compétences qui sont les siennes. C’est pour cela qu’il faut aussi parler des défis socio-économiques », dit un communiqué de l’Open Vld.

En attendant la mise sur pied d’un nouveau gouvernement de plein exercice, l’Open Vld continuera à collaborer à l’élaboration du budget 2011, ajoute le parti qui précise que le gouvernement en affaires courantes peut faire un budget sur la base des douzièmes provisoires. Il peut aussi préparer le travail pour remplir les conditions fixées par l’Europe.

Toutefois, l’élaboration d’un plan pluriannuel comme le demande l’Europe ne peut être élaboré que par un gouvernement de plein exercice. Un tel plan pluriannuel est en plus inséparable de réformes de structure, d’une réforme de l’Etat et d’une nouvelle loi de financement, conclut l’Open Vld.

Le Vif.be, avec Belga

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