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Musée Juif : une cérémonie d’hommage aura lieu dimanche 24 mai

Le Vif

Une cérémonie d’hommage aux quatre victimes de la fusillade perpétrée le 24 mai 2014 au Musée Juif de Belgique aura lieu dimanche, un an jour pour jour après les faits, devant l’établissement. Le Musée sera exceptionnellement fermé pour cette raison, indique celui-ci sur son site internet.

Le 24 mai 2014, un homme armé pénétrait dans le Musée Juif, rue des Minimes à Bruxelles, et abattait froidement quatre personnes. Emanuel et Miriam Riva, un couple de touristes israéliens, et Dominique Sabrier, une bénévole française, sont morts sur le coup. Alexandre Strens, le préposé à l’accueil, est décédé de ses blessures une dizaine de jours plus tard. Afin de commémorer leur souvenir, le Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB) invite les citoyens à un rassemblement devant le Musée dimanche à 15 heures. « En leur mémoire, le Musée sera fermé », annonce par ailleurs l’institution culturelle de la capitale sur son site internet.

Des militaires toujours en rue…

Juif de Belgique, à Bruxelles, l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (Ocam) relevait à 4, le maximum, le niveau d’alerte pour les lieux liés à la communauté juive de Belgique. Depuis, les autorités ont déjoué une cellule terroriste visant la police à Verviers et les tueries commises en janvier dans la France voisine, au siège de Charlie Hebdo et dans une épicerie cacher, ont rappelé au pays sa vulnérabilité. Après être monté à 3 pour l’ensemble de la Belgique, le niveau de menace terroriste est actuellement évalué à 2 mais reste à 3 pour certains lieux stratégiques.

Pour déterminer ce niveau, l’Ocam se base sur les informations transmises notamment par la Sûreté de l’Etat, le Service général du renseignement et de la sécurité, les polices locales et fédérale, les douanes et l’Office des étrangers. Placé sous l’autorité des ministres de la Justice et de l’Intérieur, cet organe est composé d’experts détachés des services dont il utilise les informations et d’analystes propres. Il est chargé d’évaluer périodiquement et ponctuellement le degré de menace terroriste en Belgique. Une menace de niveau 2 représente, d’après la réglementation, une menace « peu vraisemblable ». Le niveau 3 signifie une menace « possible et vraisemblable », tandis que le niveau 4 représente une menace « sérieuse et imminente ».

Après les attaques meurtrières perpétrées à Paris les 7, 8 et 9 janvier, le niveau de menace en Belgique est resté à 2 et n’a été revu à la hausse que pour certains lieux stratégiques. Ceux liés à la communauté juive faisaient déjà l’objet d’une vigilance renforcée depuis la fusillade au Musée Juif à Bruxelles. Quelques jours plus tard, le 15 janvier, l’Ocam relevait à 3 sur 4 le niveau de la menace pour l’ensemble du territoire. Ce jour-là, la police fédérale avait démantelé une cellule terroriste à Verviers, opération meurtrière pour deux suspects. Sur décision du gouvernement fédéral, 300 militaires ont été mobilisés pour surveiller certains sites, en renfort de la police.

Le niveau 3 a perduré jusqu’au 9 mars, principalement en raison du contexte international, d’après les indications du SPF Intérieur. Il a ensuite été redescendu à 2 mais maintenu à 3 pour de nombreuses implantations dont les bâtiments de la communauté juive à Bruxelles et Anvers, les institutions européennes, des ambassades, le palais de Justice de Bruxelles et certains ministères comme celui des Affaires étrangères. Le nombre de militaires déployés en renfort des policiers est passé de 300 à 210.

Le conseil des ministres se prononcera la semaine prochaine sur le maintien des militaires en rue, après avoir pris connaissance de l’évaluation de l’Ocam. « En fonction de cette évaluation, on établit une liste des besoins et des effectifs, et puis on décide si on a encore besoin des militaires », explique Anne-Laure Mouligneaux, la porte-parole du ministre de l’Intérieur Jan Jambon. Plusieurs ONG, dont la Ligue des droits de l’homme, ont annoncé leur intention de déposer plainte contre la présence militaire en rue, qu’elles jugent génératrice d’une « atmosphère sociale délétère » et surtout illégale car non proportionnée au niveau de menace.

D’après l’administrateur général de la Sûreté de l’Etat, Jaak Raes, 263 Belges ont quitté la Belgique pour rejoindre la Syrie, dont 122 sont rentrés en Belgique. Des anciens combattants se regroupent pour former un réseau d’alumni, a-t-il mis en garde lors d’une conférence début mai à Berlin. Les autorités craignent également les « loups solitaires » en proie à une idéologie, difficilement identifiables. Selon le coordinateur de l’Union européenne pour la lutte contre le terrorisme, le Belge Gilles de Kerchove, l’Europe est principalement visée par des attaques à petite échelle commises par des individus se réclamant du groupe Etat islamique. Le continent n’est cependant pas à l’abri d’un attentat de forte ampleur qu’Al-Qaïda pourrait commettre « pour montrer qu’il est toujours là ».

Au lendemain des attentats perpétrés à Paris, les dirigeants de l’UE ont décidé de renforcer leur action antiterroriste en coopérant davantage entre eux et avec les Etats tiers. Mais devant le Parlement européen, fin mars, le coordinateur a regretté la lenteur des échanges d’informations entre autorités. Il a également plaidé pour la création d’un cadre européen permettant de poursuivre les djihadistes européens actifs au Moyen-Orient et suggéré d’améliorer leur réinsertion.

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