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MR vs PS, une union nationale bien ténue

PS et MR se sont écharpés mercredi en se lançant notamment à la tête des chiffres sur l’évolution budgétaire de la Sûreté, faisant apparaître un désinvestissement selon les premiers, un renforcement de moyens selon les seconds.

Tout le monde appelle à l’union nationale, or celle-ci apparaît fort ténue. Les chiffres du département ont joué au yoyo ces dernières années voire ces derniers mois et il est parfois difficile de les comparer en fonction des compétences que l’on attribue à l’administration.

Selon les chiffres disponibles, de 50 millions d’euros à l’initial en 2014, on est passé à 41 millions d’euros en 2015 puis 44 millions d’euros en 2016 mais ces montants ont été revus lors d’ajustements, notamment après les attentats de Charlie Hebdo. Le budget est repassé à 50 millions d’euros après l’ajustement 2015. Le gouvernement a également annoncé 400 millions d’euros qui seront affectés à la sécurité, sans beaucoup de précisions sur la ventilation.

« Stop à l’intox », a dit mercredi le chef de groupe MR Denis Ducarme évoquant une injonction de moyens permettant notamment l’engagement de 40 analystes supplémentaires moyennant un complément de budget de 5,9 millions d’euros à la Sûreté et un renfort de moyens pour l’OCAM.

Dans l’entourage de la majorité, on compare plus volontiers les budgets à l’initial, pour soutenir la thèse d’une revalorisation globale des services de sécurité de 2015 à 2016, exception faite de la police judiciaire, en léger recul. Appelant à « davantage de sérénité et de coopération », le PS a continué à soutenir mercredi que « le gouvernement MR N-VA a réduit les moyens affectés à la sécurité, et notamment ceux de la Sûreté de l’Etat: -3,6 millions d’euros entre 2015 et 2016 (-1,5 million si l’on tient compte du fait qu’on lui a retiré certaines missions).

Par ailleurs, le chef de groupe MR avait qualifié les propositions socialistes en matière de lutte contre le financement du terrorisme de « dépassées » alors qu’elles rejoignent le projet de loi Pot-pourri II du ministre de la Justice Koen Geens. Le PS avait évoqué ce projet en conférence de presse pour se féliciter de ce que le gouvernement avait repris « quasiment mot pour mot » son texte de juin 2015. Mais il a déposé trois autres propositions de loi mercredi pour faire de la Cellule de Traitement des Informations Financières (CTIF) l’organe central de prévention en matière de financement du terrorisme.

Enfin, Denis Ducarme avait rappelé au PS que le gouvernement Michel avait activé par circulaire, après des années d’inertie, un arrêté royal de 2006 sur le gel des avoirs. Cet arrêté royal pris par la ministre de la Justice Laurette Onkelinx est effectif depuis 2006, a répondu le PS selon qui le Groupe d’action financière (GAFI) a placé la Belgique sous audit au printemps 2015 pour n’avoir plus à mis à jour la liste des personnes concernées par les dispositions. « C’est pour cette raison que le gouvernement a été obligé de prendre une circulaire ».

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