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Morts sur les routes wallonnes: « Le cannabis est désormais un problème plus grave que l’alcool »

Malgré des améliorations récentes, le nombre de tués sur les routes wallonnes va augmenter cette année. Néanmoins, les experts voient des évolutions positives.

Lors de l’entrée en fonction du gouvernement Borsus en 2017, le ministre-président a exprimé l’ambition de ramener le nombre de morts sur les routes wallonnes à moins de 200 par an. À titre de comparaison : l’année dernière, 273 personnes ont été tuées. C’est à peine moins que les 310 décès en Flandre, beaucoup plus densément peuplée et plus occupée. Mais cette année, le nombre de décès en Wallonie augmente à nouveau. Selon Pierre-Laurent Fassin de l’Agence wallonne pour la sécurité routière (AWSR), le compteur est pour l’instant « à environ 270 ».

Benoît Godart, porte-parole francophone de l’Institut Vias, attribue ce nombre relativement élevé de victimes de la route en Wallonie à plusieurs facteurs. « Il y a tout simplement plus de place pour rouler vite en Wallonie », dit Godart. « Il y a plus de routes dangereuses, il y a plus de relief, la qualité du revêtement est souvent moins bonne. Mais la raison principale est comportementale. La Wallonie est une région avec une mentalité plus méditerranéenne que la Flandre en termes de vitesse, d’alcool et d’utilisation du téléphone portable. En Flandre, les infractions routières sont punies plus sévèrement. Il est également tout simplement plus difficile d’organiser des contrôles, car la Wallonie est moins densément peuplée ».

Le nombre croissant d’accidents de vélo est particulièrement frappant. Si l’an dernier, il n’y a pas eu de cycliste tué dans la circulation, il y en a eu quinze cette année. « Les cyclistes sont un phénomène relativement nouveau en Wallonie », explique Godart. « C’est pourquoi les Wallons n’ont pas l’habitude de tenir compte des cyclistes. Et il n’y a pratiquement pas de pistes cyclables sûres. Le nombre d’accidents de week-end impliquant des jeunes a également augmenté de façon significative. C’est principalement lié à la consommation de drogues », dit Godart. « Chez les jeunes, le cannabis au volant est aujourd’hui un problème plus grave que l’alcool « .

Cela n’empêche pas le nouveau gouvernement wallon de resserrer ses ambitions : d’ici 2030, le nombre de tués sur la route en Wallonie devrait être inférieur à 100. La Région wallonne souhaite installer 167 radars supplémentaires cette année et ajoutera 20 radars-tronçons. Selon Fassin, il s’agit d’un rattrapage indispensable par rapport à la Flandre. « Ces adaptations ont un effet rapide. Sur les routes où nous avons installé des caméras, le nombre d’accidents a chuté de 15 % après un an. »

Godart est optimiste. « Avec Valérie de Bue (MR), nous avons une ministre de la Mobilité qui met réellement la sécurité routière à l’ordre du jour. Je suis convaincu que la Wallonie rattrapera la Flandre dans les années à venir. »

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