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Molenbeek: La commission d’enquête française est venue « sans a priori »

La commission d’enquête de l’Assemblée nationale française sur les attentats de Paris, composée de sept députés, a souligné vendredi matin la collaboration qui existait en Belgique entre le niveau fédéral et les communes en matière de transmission d’informations au sujet d’individus exerçant des activités illégales, en particulier en matière de radicalisme.

Elle a notamment pris en exemple la commune bruxelloise de Molenbeek, dont elle a rencontré la bourgmestre Françoise Schepmans et d’autres responsables, dont le chef de corps de la zone de police Bruxelles-Ouest.

« Il y a ici un véritable rôle de surveillance pour les communes avec des informations dont elles sont dépositaires (et qui émanent du fédéral, ndlr), qui n’existe pas chez nous », a relevé Georges Fenech, président de la commission d’enquête. « La différence entre le rôle d’un maire et d’un bourgmestre réside notamment dans ce partage d’informations », a-t-il poursuivi.

Les membres de la commission ont estimé qu’il était normal pour eux, dans le cadre de leur déplacement en Belgique, de se rendre à Molenbeek, d’où provenaient la plupart des auteurs des attentats de Paris le 13 novembre dernier, afin de voir comment ses autorités luttaient contre le phénomène du radicalisme et son éradication. Concédant que la commune était « un peu surexposée » actuellement, ils ont ajouté ne pas être venu avec des a priori mais plutôt « animés d’un esprit de solidarité ». Ils ont d’ailleurs promis d’y revenir ultérieurement. Qualifiant l’expérience d' »intéressante », le rapporteur de la commission Sébastien Pietrasanta a confié avoir senti des hommes et des femmes particulièrement engagés pour lutter contre le radicalisme, et ce avant même les attentats de Paris.

Une volonté que n’a pas démentie Francoise Schepmans, qui a rappelé son ambition d' »assécher le terreau du radicalisme » dans sa commune, insistant en outre sur le travail de prévention en la matière qui a été initié en octobre 2014 et le travail policier mis en place dans la capitale, notamment via le plan Canal. La bourgmestre a qualifié de constructifs les échanges avec la commission sur la question de la prévention, l’organisation de la commune et les méthodes utilisées pour lutter contre le radicalisme.

Il est indispensable que l’échange d’informations se fasse aussi entre les pays et que l’on connaisse ainsi les pratiques qui y sont utilisées, a-t-elle souligné, estimant qu’il sera également important pour la commission d’enquête belge, qui vient d’être instituée, de rencontrer les députés français.

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