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Mohamed Jratlou condamné à neuf ans d’incarcération

Au terme de dix jours de procès Mohamed Jratlou, 71 ans, a été condamné à 9 ans d’incarcération par la cour d’assises du Hainaut, présidée par Olivier Delmarche, pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort de son fils mineur, sans intention de la donner. La dépouille de Younes, 4 ans, avait été retrouvée le 10 novembre 2009 dans les eaux de la Lys à Comines, quinze jours après sa disparition.

Les jurés ont retenu la gravité des faits, l’accusé n’ayant pas hésité à s’en prendre à son fils de 4 ans. La personnalité de Mohamed Jratlou, qui n’apparaît pas apte à gérer les conflits entraînant le risque de passage à l’acte.

La nuit du 25 au 26 octobre 2009, Naïma Zraidi et son époux s’étaient violemment disputés en présence de leurs deux fils. La jeune femme, blessée, avait quitté le domicile familial pour se rendre à pieds chez son médecin traitant. Elle n’avait plus revu son cadet vivant.

Mohamed Jratlou a étouffé son fils, vraisemblablement pour l’empêcher de crier ou de rejoindre sa mère. Il s’est ensuite débarrassé du corps en le jetant dans la Douve, un petit cours d’eau adjacent à La Lys, avant de déclarer à la police la disparition de l’enfant.

L’accusé a toujours nié toute implication dans la mort de son enfant. Selon lui, Younes avait disparu alors que lui-même partait à la recherche de son épouse. Le couple avait signalé la disparition du bambin au matin. Quinze jours plus tard, sa dépouille était finalement retrouvée dans le cours d’eau de la Lys. L’autopsie excluait la mort par noyade et établissait un étouffement mécanique et volontaire des voies respiratoires supérieures. Toutes les pistes menaient au drame au sein du huis clos familial.

En novembre 2010 les parents de Younes étaient inculpés. Incarcérée tout comme son mari le 09 novembre 2010, Naïma avait pour sa part, bénéficié d’un non-lieu en octobre 2011.

Nonobstant le verdict, cette dernière continue à croire en l’innocence de son mari. « J’ai perdu un enfant. Je respecte cette décision parce que c’est l’enquête qui a fait l’erreur. Mais moi je suis perdue », a déclaré Naïma.

Me Xavier Magnée a expliqué que son client, Mohamed Jratlou, était soulagé de ne plus être accusé du meurtre de son fils. « On sait désormais que ce sont des coups délibérés qui ont entraîné la mort mais sans intention de la provoquer », a conclu l’avocat.

Le jury a particulièrement motivé son verdict. Il a estimé que les débats avaient mis en évidence un stress intense dans les moments qui ont précédés les faits. Selon eux Mohamed Jratlou a saisi l’enfant pour l’empêcher de crier lorsque la mère est partie. Les circonstances ne permettent cependant pas d’établir qu’il était animé de l’intention de tuer.

Les jurés ont également relevé de multiples contradictions entre l’accusé et son épouse et que son emploi du temps laissait apparaître deux zones d’ombre de 50 min. Il ressort des débats que la thèse du prédateur isolé est à rejeter mais que seul un adulte était apte à provoquer la mort par asphyxie de l’enfant. Mohamed est resté seul au domicile familial avec ses deux enfants.

Deux thèses s’affrontaient. D’un côté, la thèse de l’accusation, pour qui Mohamed Jratlou est celui qui a tué Younes. De l’autre, la thèse de la défense, qui estime que l’accusé est innocent et qui soutient que le petit garçon a été enlevé et que le ravisseur est toujours en liberté.

Le Vif.be, avec Belga

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