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Modrikamen : « Je serai le levier de De Wever en Wallonie et à Bruxelles »

Pierre Havaux
Pierre Havaux Journaliste au Vif

Mischaël Modrikamen, président-fondateur du Parti populaire, assure la N-VA de son soutien au scrutin de 2014. Jusqu’à aider Bart De Wever à paralyser les institutions bruxelloises, s’il le faut. Interview.

Dans un entretien accordé au Vif/L’Express, cette semaine, Mischaël Modrikamen affirme qu’il n’aurait « pas ressenti la nécessité de faire de la politique en Flandre : il y a la N-VA ! » Selon le patron du Parti populaire, « Bart De Wever et la N-VA sont diabolisés en Wallonie, parce que l’intelligentsia de gauche prend conscience d’une véritable révolution conservatrice qui se lève en Flandre, et avec laquelle nous sommes en phase. Une victoire de la N-VA aux élections de 2014 serait le meilleur service qui puisse être rendu à la Wallonie. Le PP veut être son levier au sud du pays. Une coalition de centre-droit, MR-PP-CDH tendance Lutgen, serait la meilleure formule pour aboutir aux réformes indispensables. »

Modrikamen, considérant qu’un « cartel N-VA-PP en Région bruxelloise aux élections de 2014 n’est pas impossible », annonce être prêt à paralyser les institutions bruxelloises en contribuant à rendre la N-VA incontournable au scrutin régional bruxellois de 2014 : « S’il faut en arriver là pour obtenir une réforme à Bruxelles… Bruxelles n’est pas une Région, c’est une ville mal gérée. Si on veut que les Flamands investissent à Bruxelles, il faut qu’ils s’y sentent acceptés et accueillis. »

Dans l’interview, Modrikamen aborde les défections qui se succèdent au sein du PP, qu’il semble vouloir incarner seul : « C’est le lot de la plupart des mouvements de rupture, et le Parti populaire en est un : ils se créent autour d’un homme qui ose un moment se lever. Comme l’ont fait Pim Fortuyn ou Geert Wilders aux Pays-Bas, ou Bart De Wever en Flandre. Aux yeux des médias, j’incarne le PP. Je tiens aussi fermement le gouvernail, comme président. » Mais « des élections seront organisées au terme de mon mandat, en octobre 2013. Tout qui veut concourir pourra le faire. En attendant, le PP ne peut tolérer que quelqu’un veuille être calife à la place du calife. Geert Wilders aussi, a passé ses premiers mois d’activité politique à mettre des gens à la porte de son parti. Un parti qui se crée, c’est un peu comme une installation de chauffage qui démarre : il faut d’abord purger l’air qui s’y trouve, avant d’obtenir un bon rendement. »

Le Parti populaire « a obtenu des résultats plus qu’encourageants aux communales d’octobre 2012 (NDLR : trois conseillers communaux à Verviers, Trooz et Frameries). Le parti se reconstruit, se bat. Ce ne sont pas les petites dissidences qui vont m’effrayer : ce ne sont jamais que des groupuscules. » Pour Modrikamen, « 2014 sera l’heure de vérité : ou bien je remporte la bataille médiatique en cours devant la justice contre la RTBF, qui persiste à m’écarter de ses débats politiques, et alors je pourrai porter mon message à la télévision. Dans ce cas, je sais que le PP percera. Quand il m’arrive de passer à la télé, je fais quasi autant d’audience qu’Elio Di Rupo. Soit on maintient le PP à la marge, et j’en tirerai les conclusions. J’ai eu une vie avant le PP, j’en aurai une après. »

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