Mobilité, énergie: la Région bruxelloise élève ses ambitions climatiques avec une série de mesures

Le gouvernement bruxellois a adopté jeudi la version définitive de la contribution bruxelloise au Plan National Energie Climat (PNEC) pour 2030. Celui-ci doit être transmis à la Commission européenne pour le 31 décembre prochain au plus tard. Ce Plan national a pour ambition de décrire comment la Belgique et ses entités contribueront aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de l’Accord de Paris. Son ambition principale: contenir l’élévation de la température moyenne d’ici à 2100 en-deçà de 2° C, voire 1,5°C.

Si l’on en croit le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort lors d’une présentation détaillée de la contribution bruxelloise, aux côtés des ministres écologistes du gouvernement et du ministre des Finances Sven Gatz (Open Vld), le gouvernement bruxellois est le premier à déposer sa contribution.

40% de CO2 en moins d’ici 2030

Par rapport à une première version provisoire de la contribution bruxelloise de juillet 2018, le plan de la nouvelle équipe Vervoort a renforcé l’objectif de réduction des émissions de C02: 40% à l’horizon 2030 par rapport à 2005 (initialement 32%).

Depuis la première version, le gouvernement a tenu compte des avis reçus suite à la consultation publique nationale, des recommandations de la Commission européenne et de la Déclaration de Politique Régionale PS-Ecolo-DéFi-Groen-Open Vld-one.brussels.

Energies

Selon Alain Maron, de nombreuses mesures concerneront le secteur du bâtiment, responsable de 60% des émissions directes. La fin du chauffage au charbon est fixée à 2021, celle du chauffage au mazout en 2025. La stratégie de rénovation adoptée à la fin de la législature sortante sera poursuivie. Selon le ministre écologiste, les primes et soutiens divers pour la réduction de la consommation énergétique seront renforcés.

Les efforts seront aussi amplifiés pour soutenir le déploiement des énergies renouvelables à Bruxelles, mais une stratégie d’investissements extra muros est à l’ordre du jour également de manière à disposer de 700 GWh de production renouvelable de plus d’ici 2030.

La production de déchets doit diminuer de 20%. Le tri des déchets organiques (sacs orange) sera obligatoire en 2023.

Nouveauté: sont incluses les émissions dites indirectes, soit celles émises en dehors de Bruxelles via l’alimentation, la consommation, les matériaux des bâtiments. Celles-ci sont cinq fois plus élevées que les émissions directes.

Selon la secrétaire d’Etat Barbara Trachte (Ecolo), l’ensemble des outils de soutien économique seront progressivement orientés, d’ici 2030, vers une production décarbonée, vers l’économie circulaire et régénérative, ainsi que l’économie sociale.

Mobilité

En matière de mobilité, Bruxelles projette, selon la ministre de la Mobilité Elke Van den Brandt (Groen), une batterie de mesures pour réduire les déplacements en voiture individuelle à un quart de l’ensemble d’ici 2030.

Dans les quartiers, le trafic automobile de transit devra diminuer de 34% via la mise en oeuvre du plan de mobilité Good Move qui sera approuvé dans sa mouture définitive d’ici la fin de l’année. Ce plan prévoit une nouvelle phase de déploiement de l’offre en transports en commun et d’infrastructures cyclables, ainsi que des magistrales piétonnes sur des distances importantes.

Comme annoncé, la fiscalité automobile sera réorientée depuis la propriété des véhicules vers leur usage. Selon le ministre des Finances, Sven Gatz (Open Vld) un projet de réforme dans ce sens, ficelé sur les plans administratifs, juridiques et opérationnels devrait voir le jour d’ici le contrôle budgétaire du printemps.

La Région bruxelloise s’engage à veiller à ce que les politiques qui sont et seront menées pour rencontrer ces objectifs ne pénaliseront pas les habitants en situation de précarité, a souligné Rudi Vervoort.

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