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Mireille De Lauw reconnue coupable de l’assassinat de son mari

Le jury de la cour d’assises de Bruxelles a reconnu, jeudi soir vers 18h20, l’accusée Mireille De Lauw coupable de l’assassinat de son mari. Cette Jettoise âgée de 48 ans était accusée d’avoir tué son époux, Agim Recica, avec préméditation, en août 2013. Elle avait affirmé qu’il la battait depuis de nombreuses années.

Le jury a reconnu l’accusée coupable d’assassinat mais aussi de deux tentatives d’assassinat dont une par empoisonnement.

« L’accusée a fait ingérer une plaquette de Temesta à son mari, écrasée dans du goulasch, le 23 août 2013, espérant, comme elle l’a dit, qu’il s’étoufferait dans son oreiller », détermine l’arrêt de la cour.

« Elle a ensuite à nouveau ajouté une plaquette de Tramadol dans son café le 24 août au matin, et encore toute une plaquette de Temesta dans son thé le soir. Les experts toxicologues ont déclaré à l’audience, qu’au moment de l’administration de ces médicaments, il y a dû y avoir un effet de sédation chez la victime. C’est parce que son mari s’est réveillé après la première dose qu’elle a persévéré. Elle ignorait que les doses administrées ne seraient en réalité pas létales », précise l’arrêt.

« De plus, Mireille De Lauw avait déclaré, dans une conversation avec sa cousine sur Facebook le 4 août 2013, à propos de son mari: « je vais lui administrer une dose mortelle de somnifères, tiens! ». Il apparaît clairement que l’accusée a tenté de tuer son mari par empoisonnement et que, voyant l’échec de ce procédé, elle a donné des coups de matraque », exprime la cour.

Ces coups de matraque, donnés lorsque la victime était toujours sous les effets des médicaments et après qu’elle ait été attachée par l’accusée, constituent la seconde tentative d’assassinat, selon les jurés et les juges de la cour.

Ceux-ci établissent qu’il y a eu, enfin, assassinat, étant donné les coups de couteau que l’accusée dit avoir portés à la victime et qui ont été décrits par les experts légistes comme la cause de décès.

« Les médecins ont relevé plusieurs plaies par arme tranchante au niveau des zones vitales du corps. L’aorte et le coeur ont été sectionnés. Par ailleurs, il n’y avait aucune lésion de défense sur le corps de la victime. Sa mort était inéluctable et elle relève d’un acte volontaire au-delà de tout doute raisonnable », expose-t-on dans l’arrêt.

« Quant à la préméditation, elle est établie au regard du laps de temps qui s’est écoulé et pendant lequel l’accusée pouvait encore renoncer à son projet criminel », énonce l’arrêt.

Enfin, concernant la contrainte irrésistible qui aurait poussé l’accusée à agir sans qu’elle en ait véritablement conscience, établi par l’article 71 du code pénal, plaidé par la défense, la cour estime que c’est « sans vraisemblance ».

« Selon le récit de l’accusée, lorsque son mari est rentré, le 23 août 2013, après avoir été plâtré à l’hôpital à cause de coups qu’il lui avait portés la veille sur le crâne, elle a pris peur. Il lui aurait dit: « ce n’est que partie remise ». Mais, néanmoins, l’accusée a ensuite aidé son mari à soulager sa douleur, et elle a parlé des coups qu’elle avait reçus à ses enfants. Elle avait osé sortir du silence et elle disposait des preuves pour recourir à une alternative légale face aux violences conjugales. Mais elle a fait le choix clair et délibéré de tuer son mari, précisant qu’elle était en colère », expose la décision d’assises.

Mireille De Lauw devait répondre de meurtre avec préméditation sur son mari, Agim Recica, qui était âgé de 57 ans, commis le 24 août 2013, dans leur appartement situé avenue Guillaume De Greef à Jette.

Selon l’enquête, l’accusée avait fait prendre des somnifères à son mari, à son insu. Puis elle l’avait frappé avec une matraque et tenté de l’étouffer. Enfin, elle lui avait donné une dizaine de coups de couteau, tandis qu’il était toujours sous l’effet des substances médicamenteuses, dans son lit.

Selon des rapports de police, la victime, Agim Recica, avait été admise à l’hôpital quelques jours avant les faits pour une fracture des os de la main après avoir frappé son épouse. Il l’avait ensuite menacée de représailles, voire de mort, selon l’accusée. Celle-ci avait également raconté qu’elle avait été battue par son mari durant leurs vingt-cinq années de mariage.

Le débat sur la peine se déroulera vendredi à 14h30.

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