Olivier Mouton

Michel – Reynders: la méfiance, jusqu’au bout…

Olivier Mouton Journaliste

Charles Michel se voit Premier ministre de la future Suédoise, dès le marathon budgétaire terminé. Mais Didier Reynders « n’a jamais rien écarté », y compris le Seize. Il reste de la friture sur la ligne et des tensions au MR, au plus mauvais moment.

« La discussion n’a pas encore lieu sur le casting, nous sommes sans doute le dernier parti dans cette situation. » Dans le cercle proche de Didier Reynders, vice-Premier ministre sortant, on ne cache pas son irritation à lire les informations selon lesquelles le marché serait conclu : Charles Michel, actuel coformateur avec le CD&V Kris Peeters, sera Premier ministre et Reynders son vice-Premier MR avec « une offre que l’on ne peut pas refuser ».

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Fidèle à son tempérament, l’actuel ministre des Affaires étrangères a lâché une petite phrase, hier soir, au JT de RTL-TVI : « Je n’ai jamais rien exclu… » Comme pour insister, il a posté un tweet sur son compte personnel reprenant cette phrase ce mardi matin. « Nous restons sur notre position : le Seize, un poste de vice-Premier ou la tête du MR parce que nous aurons besoin d’une présidence forte », commente-t-on auprès de Didier Reynders.

Dans le cercle proche de Reynders on ne cache pas son irritation à lire les informations selon lesquelles Charles Michel sera Premier ministre et Reynders son vice-Premier

La guerre des clans entre Michel et Reynders va-t-elle resurgir au plus mauvais moment ? Il est assez incroyable que l’abcès n’ait pas encore été crevé entre les deux hommes alors que la fin de la négociation approche et que Charles Miche vise selon toute vraisemblance « le Seize ».

Entre eux, une alliance objective existait ces derniers mois pour mener à bien le choix, assumé par tous les deux, de mener leur parti au pouvoir dans une configuration risquée avec la N-VA, mais « cohérente sur le plan socio-économique ». Mais le passif de la relation Michel – Reynders reste lourd depuis la prise de pouvoir en interne orchestrée en 2011 par le groupe Renaissance de Charles Michel contre un Didier Reynders accusé de délaisser le parti au profit de son poste de vice-Premier ministre.

Cette mise au point de Reynders est-elle un moyen de faire monter la pression dans la dernière ligne droite, pour obtenir le poste de son choix ? Si le MR obtient le poste de Premier ministre, il risque en effet de devoir céder les principales fonctions ministérielles aux partis flamands. Ou est-ce, plus grave, une illustration de cette sentence connue : « la vengeance est un plat qui se mange froid » ?

Toujours est-il que les tensions apparentes entre les deux hommes forts pourraient envenimer la fin de négociations. Une clarification doit avoir lieu au plus tôt, « au bureau de parti », dit une source interne. Pour la Suédoise, c’est plutôt mauvais signe : si le feu couve toujours au MR, avec un Didier Reynders vice-Premier ou à la tête d’une présidence forte, cela promet pour la stabilité du gouvernement…

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