Kris Peeters, Charles Michel et Jan Jambon. © Belga

Michel: « Poursuivre les réformes dans un esprit de dialogue »

Le gouvernement fédéral « maintient son cap: il entend réformer pour garantir les solidarités en créant des emplois supplémentaires », a réagi mardi le Premier ministre Charles Michel à l’issue d’une nouvelle manifestation qui a rassemblé plus 60.000 personnes dans les rues de Bruxelles.

« Le gouvernement fédéral souhaite poursuivre ses réformes dans un esprit de dialogue avec les partenaires sociaux », a ajouté M. Michel. Les organisations syndicales ont notamment dénoncé mardi le semblant de concertation sociale promu par le gouvernement acquis à l’agenda patronal. L’équipe Michel oppose à cela les « nombreux accords conclus » avec le groupe des Dix, notamment la négociation interprofessionnelle, l’accès au crédit-temps, aux prépensions, la marge salariale, la reconduction de conventions collectives bisannuelles, la revalorisation de l’enveloppe bien-être…

Les manifestants ont crié leur opposition aux atteintes au pouvoir d’achat, à l’allongement des carrières, à l’aggravation des inégalités de revenus et à la flexibilisation du travail en défilant calmement, une poignée d’agitateurs perturbant toutefois la fin du cortège.

« Le gouvernement fédéral prend acte de la manifestation organisée aujourd’hui à Bruxelles. Il condamne cependant les actes de violence émanant d’une minorité en fin de parcours durant lesquels plusieurs personnes dont des policiers ont été blessés », a réagi le Premier ministre.

Charles Michel a rappelé que son gouvernement menait des réformes « indispensables pour garantir le financement durable de nos solidarités », les pensions et le marché du travail. Il s’agit notamment de favoriser l’investissement pour créer de l’emploi.

Ces réformes qui entrent en vigueur depuis dix-sept mois commencent à porter leurs fruits, observe M. Michel, évoquant le tax shift en faveur du pouvoir d’achat, le recul du chômage, la création d’emplois et d’entreprises, le recul des faillites, la résorption du handicap salarial. Enfin, la lutte contre la fraude fiscale a rapporté 228 millions d’euros sur les quatre premiers mois de 2016.

Le gouvernement a « toujours privilégié la concertation sociale conformément à l’accord de gouvernement » et il reste encore « de nombreux dossiers soumis à la concertation sociale dans les prochaines semaines », a assuré le chef du gouvernement.

Peeters et Jambon en choeur

Les vice-premiers ministres CD&V et N-VA Kris Peeters et Jan Jambon ont également défendu à l’unisson, une fois n’est pas coutume, la ligne gouvernementale.

Les deux chefs de file ont fait preuve d’empathie pour les manifestants mais ont souligné la nécessité des réformes en cours. Le nombre de décisions prises par l’équipe fédérale témoigne selon eux de ce que la Belgique n’est pas un Etat défaillant.

Le vice-premier ministre et ministre de l’Emploi Kris Peeters a indiqué qu’il avait invité les partenaires sociaux cette semaine et la semaine prochaine pour discuter de son projet sur la flexibilisation du travail. Selon lui, il est temps de clarifier certains éléments, loin des « slogans » syndicaux qui annoncent la fin des 38 heures et leur remplacement par des semaines de 40 ou 45 heures. Le temps de travail pourra évoluer sur une base annuelle, a-t-il souligné.

Les manifestants ont notamment dénoncé mardi le simulacre de concertation sociale organisé par le gouvernement. Or, on compte déjà quatre accords sociaux conclus au sein du groupe des Dix, a relevé Jan Jambon. « Il faut pouvoir remonter loin dans le temps pour trouver un tel palmarès », a dit le chef de file N-VA.

Les deux vice-premiers ministres ont également relativisé l’image d’un gouvernement en proie aux divergences. Ils ont appelé à faire une différence entre les propos tenus par les présidents des partis de la majorité et les décisions prises au gouvernement. Kris Peeters a cependant appelé « chacun au sein de la majorité » à soutenir le gouvernement.

Les deux ministres étaient les invités d’un débat sur VTM. Interrogé sur la possibilité de voir émerger un impôt sur les plus-values dans la perspective du prochain conclave budgétaire, Jan Jambon a indiqué que rien ne s’opposait à ce qu’on « fasse quelque chose » sur le pour cent des plus riches, la difficulté étant de définir les modalités. Ainsi, il ne faudrait pas toucher la classe moyenne, a-t-il précisé.

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