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« Mgr Léonard n’aura pas été l’homme de la réconciliation »

La rapidité avec laquelle le Vatican a accepté la démission de Mgr André-Joseph Léonard révèle sa volonté de lui trouver rapidement un successeur, selon Geert De Kerpel, rédacteur en chef du magazine catholique flamand Tertio.

André-Joseph Léonard n’a laissé personne indifférent, analyse-t-il par ailleurs. « Il avait ses partisans et ses opposants, et peu de personnes entre les deux. Ce qui est peut-être dommage, car un évêque doit aussi être un ‘pontifex’, un bâtisseur de ponts.

Sur ce plan, Mgr Léonard n’aura pas été l’homme de la réconciliation. »Geert De Kerpel considère néanmoins l’archevêque de Malines-Bruxelles comme un « homme de compassion », avec qui l’on peut avoir des divergences d’opinion sans se fâcher. « Quand bien même je ne partage pas les idées de Léonard, comme celles sur le mariage homosexuel, j’ai appris à connaître un homme aimable et chaleureux », prolonge Rik Torfs, professeur de droit canon et recteur de la KU Leuven.

« Il était ouvert au débat, même s’il ne changeait pas d’avis. Mais je pense qu’il vaut mieux un homme chaleureux dont on ne partage pas l’avis qu’un homme dont on partage les idées mais dont la personnalité est désagréable. »

Rik Torfs admet toutefois que Mgr Léonard en a irrité plus d’un par ses « propos stigmatisants sur la sexualité ». Son successeur adoptera probablement un style différent, tout comme Léonard s’est distingué du cardinal Danneels, avance le rédacteur en chef de Tertio.

« Il y a eu un grand changement entre Danneels et Léonard, mais aussi entre Suenens et Danneels. Disons qu’à chaque fois le musicien change, tandis que la composition, la partition, reste la même. Les différences entre Danneels et Léonard étaient plus une question de style que de contenu. Tous les deux exprimaient le point de vue de l’Eglise catholique romaine, mais chacun à sa manière. »

D’après Geert De Kerpel, le nom du prochain primat de Belgique devrait être connu d’ici le synode des évêques d’octobre étant donné que les évêques belges se sont vus accorder un délai supplémentaire pour désigner leur représentant à cette importante réunion ecclésiale.

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