Jozef De Kesel en 2012. © BELGA

Mgr Jozef De Kesel : « Nous devons réfléchir à la place de la religion dans une société laïque »

L’évêque de Bruges, Mgr Jozef De Kesel, devient le nouvel archevêque de Malines-Bruxelles, a annoncé vendredi le représentant de la conférence épiscopale Tommy Scholtes. Il entrera officiellement en fonction le 12 décembre à 15H00 « lors de la prise de possession de la cathédrale ». Il deviendra également évêque des armées.

« Je présente mes voeux de succès à mon successeur (…) et je crois que les chances sont nombreuses que sa nomination (…) soit un succès », a déclaré Mgr Léonard. Ce dernier avait remis le 6 mai dernier, jour de ses 75 ans, sa démission au pape François et ce, conformément au code de droit canon. Le nonce apostolique, Giacinto Berloco, avait alors entamé ses consultations en vue de trouver un successeur au Primat de Belgique.

« Jozef De Kesel a le grand avantage d’avoir travaillé en tant qu’évêque auxiliaire à Bruxelles, donc il connaît très bien la capitale. Il a également été auxiliaire durant trois mois pour le vicariat de Malines et le Brabant flamand », a encore ajouté Mgr Léonard, remerciant le Saint Père d’avoir choisi le jour de la Saint Léonard pour cette annonce.

De son côté, Mgr Jozef De Kesel s’est dit heureux de cette nomination, une nouvelle qu’il a partagée par téléphone avec le cardinal Danneels, dont il est proche. Face à la presse, l’évêque de Bruges a notamment abordé la place de la religion dans la société et la crise de l’Eglise. Il a par ailleurs évoqué l’islam.

Le nom de l’évêque de Bruges avait été régulièrement cité parmi les favoris à la succession de Mgr Léonard, de même que celui de l’évêque d’Anvers, Mgr Johan Bonny, et celui de l’abbé d’Orval Lode Van Hecke.

Jozef De Kesel occupe le siège épiscopal de Bruges depuis le 25 juin 2010 en remplacement de Mgr Roger Vangheluwe poussé à la démission après avoir été mis en cause dans une affaire de pédophilie.

Auparavant, il avait occupé pendant huit ans les fonctions d’évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles pour le vicariat de Bruxelles, puis, en 2010, pour quelques semaines, celles d’évêque auxiliaire pour le vicariat de Malines et du Brabant flamand.

« Nous devons réfléchir à la place de la religion dans une société laïque »

« Je suis profondément convaincu que l’Église est en crise mais, pour moi, le mot crise est un concept positif. C’est à dire que c’est un moment de changement. Il faut accepter la situation telle qu’elle est aujourd’hui et, à partir de là, construire un avenir nouveau », a souligné Mgr. Jozef De Kesel. « Etre croyant n’est plus un réflexe spontané, alors que l’Église était omniprésente jusqu’aux années 50 et avait une forte influence et position », ajoute-t-il. « La séparation entre l’Église et l’Etat est très importante et les autorités doivent être neutres, mais la société elle-même n’est pas neutre. La religion est présente dans la société. » C’est pourquoi le nouvel archevêque estime que le grand défi est de réfléchir à la place de la religion dans la société laïque et pluraliste. Selon lui, l’Église n’a plus la même influence qu’elle avait avant mais cela ne signifie pas qu’elle doive évoluer vers un organe fermé. « Le pape François plaide aussi pour cela. Une Église qui reste ouverte et ne s’isole pas de la société. Une Église qui existe pour une conviction mais a également un grand respect pour ceux qui ne partagent pas son idéologie. »

Contenu partenaire